Rapport de l'ASN 2017
276 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09 - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants 4. Les irradiateurs de produits sanguins 4.1 Description L’irradiation de produits sanguins est pratiquée pour prévenir des réactions post-transfusionnelles chez les patients recevant une transfusion sanguine. L’irradiation délivre à la poche de sang une dose d’environ 20 à 25 grays. Depuis 2009, les irradiateurs à sources ont été progressivement remplacés par des générateurs électriques de rayons X, soumis à déclaration à l’ASN depuis 2015. En 2017, le parc d’irradiateurs comprenait 29 appareils équipés de générateurs électriques de rayons X. 4.2 Les règles techniques applicables aux installations Un irradiateur de produits sanguins doit être installé dans un local dédié dont l’aménagement permet d’assurer la protection physique (incendie, inondation, effraction…). L’accès à l’appa- reil, dont le pupitre de commande doit pouvoir être verrouillé, doit être limité aux seules personnes habilitées à l’utiliser. Les irradiateurs équipés de générateurs électriques de rayons X doivent être aménagés dans des locaux conformes aux dispo- sitions de la nouvelle décision technique n° 2017-DC-0591 de l’ASN du 13 juin 2017 (voir chapitre 3). 5. L’état de la radioprotection en milieu médical La radioprotection en milieu médical concerne les patients qui bénéficient des traitements ou des examens diagnostiques, les professionnels (médecins, physiciens médicaux, manipulateurs en électroradiologie médicale, infirmiers, aides-soignants…) qui sont appelés à utiliser les rayonnements ionisants ou à parti- ciper à leur utilisation, mais aussi la population, par exemple les personnes du public qui peuvent circuler dans un établis- sement de santé ou les groupes de population qui pourraient être exposés à des déchets ou effluents provenant des services de médecine nucléaire. Depuis 2008, l’ASN élabore périodiquement des synthèses nationales regroupant les principaux enseignements issus des inspections, sur la base d’indicateurs traduisant la conformité aux exigences réglementaires de radioprotection. Ces synthèses permettent de dresser un état de la radioprotection dans les dif- férents domaines (radiothérapie, médecine nucléaire, radiolo- gie interventionnelle…) dans le rapport annuel. Ces dernières reposent sur les constats établis au cours de l’année précédant leur publication. Par ailleurs, l’ASN publie des bilans natio- naux annuels ou pluriannuels d’inspections ; ils sont dispo- nibles sur www.asn.fr . En 2017, ont été publiés des bilans d’inspections menées en 2016 en scanographie, en radiothérapie, en médecine nucléaire ainsi que dans les installations pratiquant des actes intervention- nels radioguidés. Ces bilans sont utilisés pour présenter l’état de la radioprotection en milieu médical; ils sont complétés par le bilan des événements significatifs de radioprotection pour 2017. 5.1 Les situations d’exposition en milieu médical 5.1.1 L’exposition des professionnels Les risques liés à l’utilisation des rayonnements ionisants, pour les professionnels du milieu médical, sont d’abord des risques d’exposition externe, générés par les dispositifs médicaux (appa- reils contenant des sources radioactives, générateurs de rayons X ou accélérateurs de particules) ou par des sources scellées ou non scellées (notamment après administration de radiophar- maceutiques). En cas d’utilisation de sources non scellées, le risque de contamination interne doit également être pris en À NOTER Les initiatives de l’ASN sur la formation des professionnels à la radioprotection des patients Les travaux importants engagés depuis 2014 par l’ASN dans le domaine de la formation à la radioprotection des patients ont progressé en 2017 : ཛྷ ཛྷ en ce qui concerne la formation continue, la publication de la décision n° 2017-DC-585 de l’ASN du 14 mars 2017 relative à la formation des professionnels à la radioprotection des personnes exposées aux rayonnements ionisants à des fins médicales actualise le dispositif de formation précédent. Les guides de formation appelés par cette décision seront soumis à l’approbation de l’ASN en 2018; ཛྷ ཛྷ la formation initiale des médecins à la radioprotection des patients, après validation par arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur du 21 avril 2017, fait désormais partie des études médicales universitaires. Elle est inscrite dans le dispositif de formation dispensée au cours du troisième cycle, pour tous les futurs médecins, sans exception. Le dispositif, à trois niveaux, comprend: -- en premier lieu, l’acquisition de connaissances génériques pour tous les étudiants, quelle que soit leur spécialité (y compris les médecins généralistes), principalement orientées vers la justification des examens d’imagerie ; -- le suivi d’une formation complémentaire pour les spécialités réalisant des actes radioguidés (cardiologues interventionnels, rythmologues, rhumatologues, endoscopistes digestifs et les chirurgiens), orientée vers l’optimisation des doses et l’utilisation des générateurs de rayons X ; -- et enfin, une formation de niveau expert (déjà existante) pour les spécialités pour lesquelles les rayonnements ionisants sont au cœur du métier (oncologie- radiothérapie, médecine nucléaire et radiologie-imagerie médicale).
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