Rapport de l'ASN 2019

de plans d’action. De plus, en 2019, EDF a travaillé à la mise à jour des documents relatifs à la protection contre les explosions (DRPCE), requis par la réglementation relative aux risques liés à la formation d’ATEX. Cette démarche doit se poursuivre et aboutir à la prise en compte des nouvelles exigences issues de ces documents, notamment en ce qui concerne l’adéquation entre le zonage défini dans les DRPCE et les matériels situés dans ces zones. Toutefois, l’ASN considère qu’EDF doit continuer à exer‑ cer une attention toute particulière sur ce sujet et s’assurer que la démarche de prévention des risques d’explosion est déclinée avec toute la rigueur nécessaire sur l’ensemble des sites. • Les risques liés aux inondations internes Les dispositions de prévention et de maîtrise du risque d’inon‑ dation interne font l’objet de contrôles réguliers de l’ASN. Il res‑ sort de ces inspections que les mesures prises pour maîtriser ce type d’agression ne sont pas au niveau attendu pour l’ensemble des sites. L’ASN constate en particulier que sur certains sites, le réseau de référents est encore en cours de mise en place et n’est pas totalement opérationnel. Il est également rare que des exer‑ cices de mise en situation d’inondation interne soient réalisés par EDF pour construire un retour d’expérience sur cette agression. EDF a engagé des visites sur le terrain visant à recenser les tuyauteries pouvant être à l’origine d’une inondation interne dans les bâtiments électriques, qui sont particulièrement sen‑ sibles à ce risque, afin d’étudier la nécessité de renforcer leur maintenance. Conformément aux demandes de l’ASN, EDF éten‑ dra ces recensements aux autres bâtiments. L’ASN constate de façon positive qu’EDF a engagé une rénovation des circuits de certains systèmes de réfrigération particulièrement sensibles à la corrosion. Des efforts importants sont attendus sur la majorité des sites pour améliorer la maîtrise du risque d’inondation, en particulier sur : ‒ ‒ la maintenance des équipements nécessaires (tuyauteries, siphons de sol…) ; ‒ ‒ les analyses de risques lors des opérations de maintenance et en cas de détection d’un dysfonctionnement d’un équipe‑ ment nécessaire ; ‒ ‒ le respect des échéances des actions correctives identifiées lors des revues annuelles ; ‒ ‒ la formation des référents et la sensibilisation du personnel EDF et des prestataires. En 2019, l’ASN a donc formulé à EDF des demandes afin qu’elle complète la démarche mise en œuvre pour mieux maîtriser le risque d’inondation interne, qu’elle s’assure du bon fonction‑ nement des siphons de sol, qu’elle renforce la maintenance des tuyauteries susceptibles de conduire à une inondation interne et assure une meilleure maîtrise de leur vieillissement. • Les risques liés au séisme De façon plus générale, les programmes d’inspection mis en œuvre par EDF la conduisent à déclarer régulièrement des évé‑ nements significatifs pour la sûreté pour défaut de résistance au séisme de certains matériels. Ces événements résultent d’ac‑ tions de contrôle ciblées progressivement déployées par EDF. Ces non‑conformités peuvent avoir, en cas de séisme, des consé‑ quences importantes, qui sont alors systématiquement analy‑ sées. Ainsi, en 2019, EDF a déclaré un événement significatif de niveau 2 sur l’Échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques ( INES ) en raison de la non‑tenue au séisme de tuyauteries des groupes électrogènes de secours à moteur diesel de plusieurs centrales nucléaires (voir encadré). Le 11 novembre 2019, un séisme s’est produit au niveau de la commune du Teil. Ce séisme a conduit EDF à mettre en œuvre, sur la centrale nucléaire de Cruas-Meysse , la procédure de conduite prévue en cas de séisme. En effet, les mouvements sis‑ miques détectés sur ce site ont atteint le niveau nécessitant la mise à l’arrêt des réacteurs afin de procéder à des vérifications. Un programme d’inspection a ensuite été défini et réalisé avant le redémarrage des réacteurs. • Les risques liés aux températures extrêmes Les inspections portant sur les risques associés aux températures extrêmes mettent en évidence que l’organisation d’EDF doit être améliorée sur une majorité de sites. En particulier, l’ASN constate sur plusieurs sites un manque d’anticipation pour la préparation de la mise de l’installation en configuration estivale ou hivernale. L’ASN constate de façon récurrente lors de ses inspections qu’EDF n’engage pas systématiquement les actions attendues en cas de dépassement de certains seuils de température. Ces constats ont amené l’ASN à formuler des demandes d’actions correctives. Les analyses de risques associées à la mise en place des parades doivent également être améliorées. • Les risques liés à la foudre Les inspections relatives à la foudre mettent en évidence la néces‑ sité de disposer, sur l’ensemble des sites, d’une organisation et d’un pilotage renforcés afin d’améliorer la prise en compte des exi‑ gences réglementaires associées à la maîtrise de cette agression. Les analyses des risques liés à la foudre peuvent reposer sur des informations ne reflétant pas la situation réelle des installations. Cette année encore, l’ASN a constaté un retard notable dans la réalisation des travaux identifiés dans les études techniques. Les échéances de réalisation des vérifications périodiques des systèmes de protection contre la foudre par des organismes de contrôle compétents ne sont globalement pas respectées. Ces éléments ont fait l’objet de demandes d’actions correctives. EDF a défini un programme de travail pour améliorer la situation. Le contrôle par l’ASN des arrêts de réacteur L’ASN a fait évoluer ses modalités de contrôles des arrêts de réacteur. Celles‑ci reposaient jusqu’à présent principalement sur la mise en œuvre de la décision n°2014-DC-0444 du 15 juillet 2014  relative aux arrêts et redémarrages des réacteurs électronucléaires à eau sous pression qui demande à l’exploitant de transmettre un dossier à l’ASN en amont de l’arrêt puis en support à une demande d’accord au redémarrage. Dans le cadre de son plan stratégique 2018‑2020, l’ASN a expérimenté en 2019, au cours de dix arrêts de réacteurs, un allégement de ses instructions documentaires et un renforcement de ses contrôles de terrain. Cette démarche l’a conduite à réaliser plus d’inspections en lien avec ces arrêts. Compte tenu du retour positif de cette expérimentation, l’ASN a décidé de généraliser en 2020 cette nouvelle approche de contrôle pour les 46 arrêts programmés pour rechargement de combustible par EDF en 2020. Ces nouvelles modalités de contrôle permettent de diriger les ressources de l’ASN vers les activités présentant le plus d’enjeux et de rendre le contrôle plus efficace. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  295 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 10

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