Rapport de l'ASN 2020

2.2  S’organiser en cas d’accident majeur L’organisation de crise de l’ASN mise en place en cas d’accident majeur comprend notamment : ∙ la participation d’agents de l’ASN aux différentes cellules de la CIC ; ∙ la mise en place au plan national d’un centre d’urgence situé à Montrouge (Île-de-France) organisé autour d’un directeur de crise et de différentes cellules spécialisées : ‒ une cellule « gestion de l’information et coordination » chargée d’apporter un appui au directeur de crise ; ‒ une cellule logistique ; ‒ une cellule « sûreté » chargée de comprendre et d’évaluer l’événement en cours ; ‒ une cellule «protection des personnes, de l’environnement et des biens » chargée notamment de proposer les actions de protection des populations ; ‒ une cellule « communication interne et externe » ; ‒ une cellule « relations internationales » ; ‒ une cellule « anticipation». Le fonctionnement du centre d’urgence est régulièrement testé lors des exercices nationaux de crise et est activé en situation réelle, à l’occasion d’incidents ou d’accidents. Au plan local, des représentants de l’ASN se rendent auprès des préfets de département et de zone pour les appuyer dans leurs décisions et leurs actions de communication. Des inspecteurs de l’ASN peuvent également se rendre sur le site accidenté ; d’autres participent à la gestion de la crise au siège de la division territoriale impliquée. Le retour d’expérience de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima amène par ailleurs l’ASN à envisager d’envoyer, si nécessaire, l’un de ses représentants auprès de l’ambassade de France dans le pays où surviendrait un accident nucléaire. En 2020, le centre d’urgence national a été gréé à trois reprises, pour un exercice national et deux situations réelles. En effet, compte tenu de la crise sanitaire, les exercices prévus en 2020 n’ont pu se tenir excepté l’exercice sur la centrale nucléaire de Chinon en décembre, pour lequel les centres de crise des différents acteurs ont été gréés a minima, avec des postes parfois à distance et dans le respect des gestes barrières (masques obligatoires, gel hydroalcoolique, relève organisée hors du centre de crise, etc.). La programmation des exercices en 2021 et 2022 a été revue pour permettre le report de certains exercices annulés en 2020. Le 21 février 2020 à 8h30, à la suite de l’intrusion de plusieurs individus à la limite de la zone protégée de la centrale du Tricastin dans la Drôme (26), l’équipe d’astreinte s’est mobilisée au centre d’urgence de Montrouge pour vérifier l’absence de conséquences sur la sûreté des installations auprès de l’exploitant. L’ASN a été informée, le 30 juin 2020, d’un départ de feu dans le bâtiment réacteur, en démantèlement, de la centrale de Creys‑Malville dans l’Isère (38). L’ASN a gréé son centre d’urgence afin de suivre l’évolution de la situation et les actions menées par l’exploitant. En outre, l’organisation de crise de l’ASN a été partiellement activée à plusieurs reprises en 2020. Dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 juin 2020, la centrale de Belleville‑sur‑Loire dans le Cher (18) a déclenché le système d’alerte générale de l’ASN en raison d’un incendie au sein du réacteur 2 (en dehors de la zone contrôlée) qui a conduit au déclenchement du PUI de l’établissement. Le 10 décembre 2020, l’ASN a été alertée par le système européen d’échange d’informations en cas d’urgence radiologique (European Community Urgent Radiological Information Exchange – ECURIE) de la détection d’un haut niveau de radioactivité dans le réacteur finlandais Olkiluoto 2. Pour ces événements, sans pour autant gréer le centre d’urgence, l’équipe d’astreinte de l’ASN s’est mobilisée à distance afin de recueillir les informations nécessaires au suivi de la situation et se tenir prête à intervenir si nécessaire. Lors des exercices ou en cas de crise réelle, l’ASN est appuyée par une équipe d’analystes au centre technique de crise de l’IRSN. Le système d’alerte de l’ASN permet la mobilisation de ses agents ainsi que des agents de l’IRSN. Ce système automatique envoie un signal d’alerte aux agents équipés d’un moyen de réception, dès son déclenchement à distance par l’exploitant de l’INB à l’origine de l’alerte. Il diffuse également l’alerte à des agents du SGDSN, de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, du Centre opérationnel de gestion interministérielle SCHÉMA 2 Rôle de l’ASN en situation de crise nucléaire Exploitant Information des publics Information Assistance internationale Un inspecteur ASN Médias Parties prenantes (CLI, HCTISN, etc.) Processus structuré et organisé CIC Gouvernement Préfet COD COZ Un représentant ASN Ambassade AIEA - UE Autres pays ASN (siège) Collège + PC technique + PC communication IRSN (siège) Centre technique de crise Contrôle Inspections Prescriptions Recommandations de protection des populations Deux représentants ASN Un représentant ASN COD : Centre opérationnel départemental – COZ : Centre opérationnel de zone – CIC : Cellule interministérielle de crise – CICNR : Comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques – CLI : Commission locale d’information – HCTISN : Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire – PC : Poste de commandement 180 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 04 – LES SITUATIONS D’URGENCE RADIOLOGIQUE ET POST‑ACCIDENTELLES

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