En France, l’autorisation de créer une installation nucléaire est délivrée par le Gouvernement, après avis de l’ASN. Cette autorisation est délivrée sans limitation de durée. Un examen approfondi, appelé « réexamen périodique », est réalisé tous les 10 ans pour évaluer les conditions de la poursuite du fonctionnement de l’installation pour les 10 ans qui suivent. Les 32 réacteurs de 900MWe d’EDF sont les plus anciens en fonctionnement en France. Leur 4e réexamen périodique revêt une dimension particulière, puisqu’il avait été retenu lors de leur conception une hypothèse de 40 années de fonctionnement. La poursuite au‑delà de cette période nécessite l’actualisation d’études de conception et des remplacements de matériels. L’ASN souligne les objectifs ambitieux du 4e réexamen périodique des réacteurs de 900MWe et le travail substantiel réalisé par EDF lors de sa phase générique. Elle souligne également l’ampleur des modifications prévues par EDF, dont la mise en œuvre apportera des améliorations significatives de la sûreté. Le réexamen a déterminé une feuille de route pour réaliser les améliorations prescrites en matière de sûreté Ces améliorations concernent en particulier la maîtrise des risques liés aux agressions (incendie, explosion, inon‑ dation, séisme, etc.), la sûreté de la piscine d’entreposage du combustible et la gestion des accidents avec fusion du cœur. Dans sa décision n° 2021-DC-0706 du 23 février 2021, l’ASN a prescrit la réalisation des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires qu’elle considère comme nécessaires pour atteindre les objectifs du réexamen. Cette décision clôt la phase dite «générique» du réexamen, qui concerne les études et les modifications des installations communes à tous les réacteurs de 900MWe, ceux‑ci étant conçus sur un modèle similaire. Les dispositions prévues au stade générique du réexamen, ainsi que celles qui seront définies dans le cadre des études spécifiques à chaque site, devront être déclinées sur chaque réacteur en vue de la poursuite de son fonctionnement. L’ASN demande à EDF de réaliser la majeure partie des améliorations de sûreté avant la remise du rapport de conclusion du réexamen, et en pratique lors de la visite décennale de chaque réacteur. Les autres améliorations devront être réalisées au plus tard 5 ans après la remise de ce rapport. Ce délai est porté à 6 ans pour les premiers réacteurs, à savoir : Tricastin1 et 2, Bugey 2, 4 et 5, Gravelines 1 et Dampierre 1. Cet échelonnement est lié à l’ampleur des travaux sur chaque réacteur, qui se dérouleront de surcroît simultanément pour plusieurs réacteurs de 900MWe. Il tient compte de la capacité du tissu industriel à les réaliser avec le niveau de qualité attendu, ainsi que de la nécessaire formation des opérateurs pour s’approprier ces évolutions. Les conditions pour la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900MWe L’ASN a achevé l’instruction de la phase générique du 4e réexamen périodique des réacteurs de 900mégawatts électriques (MWe). L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900MWe pour les 10 ans suivant leur 4e réexamen périodique. Centrale nucléaire du Tricastin 24 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 CENTRALES NUCLÉAIRES AU‑DELÀ DE 40 ANS
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