Rapport de l'ASN 2021

Par ailleurs, en amont de l’autorisation de mise en ser‑ vice du réacteur, un travail important reste encore à mener sur de nombreuses thématiques présentant des enjeux de sûreté importants et identifiées depuis plu‑ sieurs années. En particulier, EDF doit réaliser de nom‑ breuses analyses, incluant des essais, afin de justifier la conception de certains équipements, notamment la fia‑ bilité des soupapes du pressuriseur et la performance de la filtration de l’eau réinjectée depuis le fond du bâti‑ ment réacteur en situation d’accident. Cela pourrait dans certains cas nécessiter des modifications à mettre en œuvre en amont de la mise en service. EDF doit aussi achever le programme d’essais requis en vue de la mise en service du réacteur et le compléter pour procéder à la requalification de l’installation après les modifications et les réparations. Enf in, l’ASN est attentive à la prise en compte, par EDF, du retour d’expérience acquis sur les EPR mis en service en Finlande et en Chine. En particulier, en sus du dialogue technique approfondi engagé avec EDF, les anomalies sur les combustibles et notam‑ ment celles affectant le cœur du réacteur de Taishan font l’objet d’échanges d’expérience entre l’ASN et son homologue chinoise. Une gestion des déchets et des matières qui doit, plus que jamais, être exemplaire À la suite du débat public de 2019, un projet de PNGMDR couvrant la période 2021 – 2025 a été élaboré. Dans la continuité de ses avis sur chacune des filières de ges‑ tion des déchets, l’ASN a émis un avis sur ce projet. Elle considère qu’il répond globalement à l’objectif majeur : permettre que les décisions nécessaires soient prises avant son terme afin que des filières de gestion sûres soient opérationnelles, dans les 15 à 20 ans à venir, pour tous les types de déchets radioactifs. Dans le cadre du comité de suivi dont elle assure la co‑présidence, l’ASN portera une attention particulière au respect des échéances stratégiques. L’ASN souligne la concomitance d’enjeux de sûreté à court terme, liés aux dysfonctionnements constatés sur certaines installations du « cycle », et à plus long terme. La poursuite de la politique de retraitement au‑delà de 2040 n’est, à ce stade, pas déterminée par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Quelle que soit l’option retenue, arrêt ou poursuite du retraitement des combustibles usés, la conception et l’examen des installations qui en découlent nécessitent une antici‑ pation importante. À la demande de l’ASN, le CEA et Orano ont élaboré des stratégies pour mener plusieurs projets de déman‑ tèlement, de grande envergure, sur des installations anciennes. Elles s’inscrivent dans un effort de priorisa‑ tion au regard des enjeux de sûreté. Dans cette optique, l’ASN a souligné la nécessité de prioriser la reprise des déchets et le démantèlement des installations présen‑ tant les plus forts risques pour les personnes et l’envi‑ ronnement, et de respecter les calendriers définis. La reprise et le conditionnement d’anciens déchets sont des étapes préalables, prioritaires mais complexes, car ils nécessitent des développements de techniques adaptées. Ils présentent, tout particulièrement, des risques de retards. Lorsque la faisabilité du conditionne‑ ment définitif ne peut être établie dans des délais pré‑ vus, l’ASN demande que soit développée une solution alternative, en sécurisant la reprise des déchets, indé‑ pendamment de leur conditionnement. Dans une perspective de nouveau nucléaire, l’ensemble de la filière doit être mobilisée pour mettre en œuvre, le plus rapidement possible, des solutions concrètes de gestion des situations héritées du passé. Dans le domaine médical, un niveau de radioprotection qui se maintient malgré la pandémie de Covid-19 L’exposition médicale représente toujours, en 2021, la première cause d’exposition aux rayonnements ioni‑ sants d’origine artificielle, avec cette particularité d’ap‑ porter un bénéfice pour le patient dans la mesure où la prescription de l’acte est justifiée. La justification est donc un principe fondamental de radioprotection, d’où l’importance de sa mise en œuvre et de son contrôle. Lors de l’émergence de nouvelle technique ou moda‑ lité, par exemple, la bonne collaboration entre les diffé‑ rents acteurs médicaux et institutionnels est nécessaire. Lorsqu’une crise met en tension, sur une longue durée et de manière inattendue, des structures de soin comme l’a fait la pandémie de Covid-19, la maîtrise des … 6 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 ÉDITORIAL DU COLLÈGE

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