RÉGION Auvergne‑Rhône‑Alpes La division de Lyon contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes. En 2023, l’ASN a réalisé 309 inspections dans la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, dont 111 dans les centrales nucléaires du Bugey, de Saint‑Alban, de Cruas‑Meysse et du Tricastin, 96 dans les usines et les installations en démantèlement, 90 dans le nucléaire de proximité et 12 dans le domaine du transport de substances radioactives (TSR). L’ASN a par ailleurs réalisé 22 journées d’inspection du travail, dans les quatre centrales nucléaires et sur le site de Creys‑Malville. En 2023, 24 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN, dont 21 survenus dans les installations nucléaires de base (INB), un dans le TSR et deux dans le nucléaire de proximité. Par ailleurs, deux événements ont été classés au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie). Enfin, dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont dressé deux procès-verbaux. Site du Bugey Le site industriel du Bugey comprend diverses installations, dont la centrale nucléaire du Bugey, exploitée par EDF dans le département de l’Ain, sur le territoire de la commune de Saint-Vulbas à 35 km à l’est de Lyon. Elle est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance de 900 mégawatts électriques (MWe) chacun, mis en service en 1978 et 1979. Les réacteurs 2 et 3 constituent l’INB 78, les réacteurs 4 et 5 constituent l’INB 89. Le site comprend également un réacteur de la filière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG), Bugey 1, mis en service en 1972 et arrêté en 1994, actuellement en cours de démantèlement, ainsi que l’Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) et le Magasin interrégional (MIR) d’entreposage du combustible. Enfin, le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. CENTRALE NUCLÉAIRE DU BUGEY Réacteurs 2, 3, 4 et 5 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Bugey en matière de sûreté nucléaire et, dans une moindre mesure, de radioprotection rejoignent l’appréciation que l’ASN porte sur le parc nucléaire d’EDF. En revanche, ses perfor‑ mances en matière de protection de l’environnement sont considérées comme en retrait par rapport à la moyenne des centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les résul‑ tats de la centrale nucléaire sont en légère amélioration, mais dans un contexte industriel moins chargé que les années pré‑ cédentes. La mise en configuration des circuits, la gestion des essais périodiques et des essais de requalification restent notamment des domaines montrant des points de fragilité. En outre, l’ASN attend des améliorations de la maîtrise des risques liés à l’incendie, ayant relevé en inspection des ruptures de sectorisation et des entreposages non autorisés de charges calorifiques. Le maintien en bon état de la première barrière, constituée par les gaines du combustible, est en amélioration, mais des lacunes dans la gestion du risque d’introduction de corps migrants dans les circuits sont toujours observées. Enfin, l’ASN attend qu’EDF analyse les causes et les conséquences potentielles des deux inondations internes de galeries souter‑ raines du site survenues à l’automne 2023 et mette en place des parades appropriées pour en prévenir le renouvellement. En matière de radioprotection, si l’exposition des travailleurs est maîtrisée, l’ASN note des fragilités persistantes en matière de culture de radioprotection des intervenants, de propreté radio‑ logique des installations et de confinement des chantiers à risque de dispersion de contamination. Au cours de l’inspection renforcée qu’elle a réalisée en 2023, l’ASN a relevé des écarts dans la tenue des installations, la gestion des zones contrô‑ lées et des appareils de contrôle individuel de radioprotection. 36 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023
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