• les ateliers de maintenance, de traitement des effluents liquides et de conditionnement de déchets (IARU – INB 138) ; • le laboratoire Atlas d’analyse des échantillons de procédé et de surveillance de l’environnement (INB 176); • une installation nucléaire de base secrète (INBS), qui regroupe notamment des installations anciennes en démantèlement, des parcs d’entreposage de substances radioactives et une unité de traitement d’effluents liquides. À l’issue des inspections qu’elle a conduites en 2023, l’ASN considère que le niveau de sûreté des installations du site Orano du Tricastin est satisfaisant. L’ASN a relevé en 2023 une amélioration de l’organisation pour analyser la conformité aux textes réglementaires et mettre en œuvre les remises en conformité nécessaires. En 2023, l’ASN a mené une campagne d’inspections inopinées simultanées sur les INB 105, 138, 155, 168 et 176 portant sur la gestion des déchets dont l’objectif était de vérifier l’organi‑ sation d’Orano dans ces domaines. Dans ce cadre, les ins‑ pecteurs se sont rendus dans les lieux de production, de tri et de collecte des déchets. Ces inspections ont montré que l’exploitant s’était amélioré dans ce domaine. En 2023, l’ASN a mené des inspections sur plusieurs installations de la plateforme, ainsi qu’au niveau de la plateforme sur le thème de la prévention du risque de criticité. L’ASN considère que le bilan de ces inspections est globalement satisfaisant, même si pour les installations en démantèlement, l’exploitant doit amé‑ liorer la connaissance des déchets historiques entreposés et des quantités de matières résiduelles dans certains équipements. Afin de s’assurer de l’avancement du traitement du passif de substances radioactives diverses entreposées sur le site, l’ASN a demandé à Orano de lui présenter annuellement l’état d’avancement de son plan d’action relatif au traitement de ces substances. Après de nombreux contrôles et échanges menés en 2023, l’ASN vérifiera en 2024 l’avancée des opérations de démantè‑ lement et la vacuité progressive des aires 61 et 79 de l’INB 105. Le site du Tricastin est doté de deux installations principales de gestion des effluents liquides: la Station de traitement des effluents chimiques (STEC – INBS) et la Station de traitement des effluents uranifères (STEU – INB 138). Orano envisage une réorganisation de l’ensemble des flux d’effluents de la plateforme du Tricastin – INBS comprise – et devait fournir en 2023 un dossier d’options de sûreté pour ce projet. Les orien‑ tations préliminaires de ce projet n’ont pas été jugées toutes convaincantes par l’ASN et l’exploitant doit donc modifier son projet qui est désormais attendu pour 2024. En matière de projets, Orano a commencé l’exploitation des deux premiers bâtiments de la nouvelle installation d’entre‑ posage d’uranium de retraitement, dénommée « FLEUR » (INB 180) dont la mise en service a été autorisée par l’ASN en janvier 2023. En outre, Orano a lancé mi-2023 le chantier du projet AMC2 consistant en l’ajout d’une nouvelle installation destinée au lavage et au rinçage de conteneurs dédiés au transport d’UF6. Cette installation a été autorisée par le décret n° 2023‑1220 du 19 décembre 2023. Orano a également lancé mi-2023 le chantier du bâtiment 57L de l’INB 138 qui va améliorer la sûreté de certains entreposages. Enfin, afin d’augmenter ses capacités d’enrichissement, Orano a initié en 2022 le projet d’extension de l’usine d’enrichisse‑ ment Georges Besse II (GB II) Nord qui a fait l’objet d’une concertation préalable en 2023. Orano a déposé en juin 2023 le dossier de demande de modification substantielle du décret d’autorisation de l’installation pour réaliser cette extension. Le président de l’ASN, accompagné de deux commissaires, s’est rendu en juillet 2023 sur le site. À cette occasion, l’exploi‑ tant a présenté l’avancement de projets évoqués en 2019 lors de sa précédente visite. Un point d’étape a été effectué sur le projet d’extension de l’usine d’enrichissement GB II. Enfin, le collège de l’ASN a rappelé que l’ASN attend d’Orano qu’il engage les ressources utiles dans les nouveaux projets autant pour augmenter ses capacités de production que pour amé‑ liorer certaines fonctions supports, tel que le projet de nouvel atelier de maintenance des conteneurs (AMC2) ou le traite‑ ment du passif de substances radioactives entreposées sur le site. Les échanges ont également porté sur la vision d’en‑ semble des impacts du site, incluant la stratégie de gestion des effluents liquides à court et moyen terme. USINES ORANO DE CHIMIE DE L’URANIUM TU5 ET W L’INB 155, dénommée «TU5», peut mettre en œuvre jusqu’à 2000 tonnes d’uranium par an, ce qui permet de traiter la totalité du nitrate d’uranyle (UO2(NO3)2) issu des opérations de retraitement du combustible réalisées à l’usine Orano de La Hague pour le convertir en U3O8 un composé solide stable permettant de garantir des conditions d’entreposage de l’uranium plus sûres que sous une forme liquide ou gazeuse. Une fois converti, l’uranium de retraitement est entreposé sur le site du Tricastin. L’usine W, située dans le périmètre de l’INB 155, permet quant à elle de traiter l’UF6 appauvri, issu de l’usine d’enrichissement GB II, pour le stabiliser en U3O8. L’ASN considère que les installations situées dans le périmètre de l’INB 155 sont exploitées avec un niveau de sûreté satis‑ faisant. La baisse du nombre d’événements significatifs ou intéressants, constatée en 2022, s’est poursuivie en 2023. L’ASN sera néanmoins attentive en 2024 à ce que l’exploitant main‑ tienne la rigueur d’exploitation des installations. L’ASN attend en 2024 le dépôt des dossiers liés aux consé‑ quences, sur les activités de l’usine W, du projet d’augmen‑ tation de capacité de l’usine GB II Nord. USINES ORANO DE FLUORATION DE L’URANIUM Conformément à la prescription de l’ASN, les installations de fluoration les plus anciennes ont définitivement été mises à l’arrêt en décembre 2017. Les installations arrêtées ont depuis été vidangées de la majorité de leurs substances dangereuses et sont en cours de démantèlement. Le démantèlement de l’INB 105 est autorisé par le décret n° 2019‑1368 du 16 décembre 2019. Les principaux enjeux associés sont liés aux risques de dissémination de substances radioactives, ainsi que d’exposition des travailleurs aux rayon‑ nements ionisants et de criticité, en raison de substances uranifères résiduelles présentes dans certains équipements. 40 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • AUVERGNE‑RHÔNE‑ALPES •
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