RÉGION Centre‑Val de Loire La division d’Orléans contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 6 départements de la région Centre‑Val de Loire. En 2023, l’ASN a réalisé 166 inspections dans la région Centre‑Val de Loire, dont 116 des installations nucléaires des sites EDF de Belleville‑sur‑Loire, Chinon, Dampierre‑en‑Burly et Saint‑Laurent‑des‑Eaux, 39 dans le nucléaire de proximité, cinq sur le thème du transport de substances radioactives et six concernant des organismes ou laboratoires agréés. L’ASN a par ailleurs assuré 38 journées d’inspection du travail dans les quatre centrales nucléaires de la région. En 2023, 16 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN. CENTRALE NUCLÉAIRE DE BELLEVILLE‑SUR‑LOIRE La centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire est située au nord‑est du département du Cher, sur la rive gauche de la Loire, au carrefour de quatre départements (le Cher, le Loiret, la Nièvre et l’Yonne) et de deux régions administratives (Bourgogne‑Franche‑Comté et Centre‑Val de Loire). La centrale comporte deux réacteurs de 1300mégawatts électriques (MWe), mis en service en 1987 et 1988, qui constituent respectivement les installations nucléaires de base (INB) 127 et 128. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire rejoignent l’appréciation générale portée sur EDF dans le domaine de la sûreté nucléaire, de l’environ‑ nement et de la radioprotection. Sur le plan de la sûreté nucléaire, l’ASN considère qu’en matière de conduite des installations, la rigueur en salle de commande a été maintenue à un niveau satisfaisant. Le site doit pour‑ suivre ses efforts dans la gestion des configurations des circuits (lignages, consignations, condamnations administratives) au travers du plan d’action qu’il décline depuis début 2023. L’ASN souligne positivement le renforcement du plan d’action initié en 2022 pour traiter les anomalies en matière de sectorisation incendie. Concernant la maintenance des installations, les performances de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire sont considé‑ rées comme satisfaisantes. L’année 2023 a été marquée par un programme industriel particulièrement chargé en raison des opérations de remplacement de tronçons de tuyauteries en lien avec la problématique de corrosion sous contrainte. L’ASN estime que la gestion globale de ces arrêts est satisfai‑ sante au vu notamment des différentes inspections réalisées, qui n’ont pas mis en évidence d’écart majeur. Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire a obtenu des résultats satisfaisants sur la propreté radiologique des locaux et l’expo‑ sition des travailleurs, malgré des chantiers d’ampleur dans le bâtiment réacteur, qui ont conduit à une augmentation significative de la dosimétrie collective. Elle restera cependant attentive en 2024 à la gestion du balisage des zones orange, ainsi qu’à la maîtrise du taux de contamination des interve‑ nants, sujet sur lequel des difficultés ont été identifiées lors de l’arrêt du réacteur 1 en 2023. En matière de protection de l’environnement, la gestion des effluents et la surveillance des rejets sont jugées satisfaisantes par l’ASN. Elle constate une baisse des rejets en cuivre et zinc dans les effluents liquides, ainsi qu’une diminution du nombre de dépassements des seuils de colonisation en légionnelles par rapport à 2022. Une inspection renforcée dans le domaine de l’environnement a permis d’identifier plusieurs points d’amé‑ lioration concernant la maîtrise des risques non radiologiques et l’optimisation de la gestion des effluents. L’ASN a révisé en février 2024 les décisions encadrant les rejets du site, afin de prendre en compte la mise en place, en 2024, d’une station de traitement des légionnelles et des amibes. Concernant l’inspection du travail, l’ASN note que les résultats de la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire se sont sensi‑ blement dégradés en 2023, notamment sur l’accidentologie des prestataires. En conséquence, et tout en notant l’absence d’accident grave ou relatif aux risques critiques, l’ASN consi‑ dère que la prévention des accidents doit être un axe fort de travail pour 2024. Par ailleurs, alors que les contrôles effectués par l’ASN ont permis de noter des progrès dans la gestion du risque chimique, l’ASN attend encore des actions fortes de la part du site sur la prévention du risque électrique, au regard des contrôles qu’elle a effectués en 2023 sur le sujet. 48 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023
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