CENTRALE NUCLÉAIRE DE DAMPIERRE‑EN‑BURLY La centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se situe sur la rive droite de la Loire, dans le département du Loiret, à environ 10 km en aval de Gien et 45 km en amont d’Orléans. Elle comprend quatre réacteurs nucléaires de 900MWe, mis en service en 1980 et 1981. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 84, les réacteurs 3 et 4 l’INB 85. Le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention, créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima (Japon). Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly dans le domaine de la sûreté nucléaire sont très en retrait par rapport à la moyenne nationale. Les per‑ formances en matière de radioprotection et d’environnement rejoignent quant à elles globalement l’appréciation générale portée sur EDF. Sur le plan de la sûreté nucléaire, le site a mis en place un plan de rigueur après la nette dégradation des résultats dans le domaine de la conduite observée en 2022. Plusieurs actions visant à améliorer la rigueur du service chargé de la conduite, notamment en matière de maîtrise des règles générales d’exploitation (RGE), ont ainsi été déclinées au cours de l’an‑ née 2023. Si la gestion des essais périodiques, très en retrait en 2022, s’est améliorée, l’ASN considère que le plan de rigueur n’est à ce jour pas encore pleinement efficace puisqu’il n’a pas conduit à une amélioration significative des résultats de sûreté. En effet, un nombre important d’événements signi‑ ficatifs, parmi les plus élevés du parc de réacteurs d’EDF, a été déclaré au cours de l’année, avec des causes similaires à celles observées en 2022 (défaillances organisationnelles en lien avec des insuffisances documentaires et de communica‑ tion entre les équipes de conduite, maîtrise insuffisante des RGE). L’ASN réalisera une inspection de revue en juin 2024, afin d’effectuer un bilan approfondi des performances du site en matière de sûreté. Concernant la maintenance des installations, les performances du site se sont améliorées et rejoignent désormais la moyenne nationale, dans un contexte industriel chargé, marqué par les quatrièmes visites décennales des réacteurs 2 et 3. Le site doit toutefois porter une attention particulière sur la maintenance des générateurs de secours à moteur diesel et du système d’injection de sécurité, sur lesquels des défaillances matérielles surviennent régulièrement. Dans le domaine de la radioprotection, qui était un point faible récurrent du site, les performances de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se sont améliorées en 2023 et se situent désormais dans la moyenne nationale. Si le site présente un taux de contamination des intervenants parmi les plus bas d’EDF, des progrès restent à réaliser dans la gestion des régimes de travail radiologique, la réalisation des contrôles radiologiques sur les matériels en sortie de zone contrôlée (de nombreux points chauds ayant été détectés en 2023 sur les voiries du site) et dans la gestion des balisages des zones orange. Ces points feront l’objet d’un suivi particulier par l’ASN en 2024. En matière de protection de l’environnement, les résultats de la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly se sont significati‑ vement améliorés en 2023, notamment concernant la gestion du risque microbiologique et celle des rejets en cuivre et zinc dans les effluents liquides. Toutefois, le site doit poursuivre ses travaux visant à améliorer la gestion du confinement des substances dangereuses et engager les études nécessaires afin d’augmenter le nombre de réservoirs d’entreposage des effluents, afin de prendre en compte les effets du change‑ ment climatique et les problématiques de vieillissement des réservoirs actuels. L’année 2023 a été marquée par une sollicitation importante de l’inspection du travail sur le champ social en raison d’un dialogue social qui semble dégradé entre la direction et les instances de représentation du personnel, au regard des droits d’alerte déposés par des membres du comité social et économique de la centrale. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : •la centrale nucléaire de Belleville‑sur‑Loire (2 réacteurs de 1 300 MWe), •la centrale nucléaire de Dampierre‑en‑Burly (4 réacteurs de 900 MWe), • le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux : la centrale nucléaire (2 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 2 réacteurs en démantèlement de la filière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG) et les silos d’entreposage de chemises graphite irradiées, • le site de Chinon : la centrale nucléaire (4 réacteurs de 900 MWe) en fonctionnement, ainsi que les 3 réacteurs UNGG en démantèlement, l’Atelier des matériaux irradiés (AMI) et le Magasin interrégional (MIR) de combustible neuf; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 8 services de radiothérapie externe, • 3 services de curiethérapie, • 11 services de médecine nucléaire, • 32 services mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 38 scanners, • environ 2700 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • 10 sociétés de radiographie industrielle, • environ 330 équipements industriels, vétérinaires et de recherche ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 2 organismes pour le contrôle de la radioprotection, • 4 laboratoires pour les mesures de la radioactivité dans l’environnement. Chapitre 7 p. 204 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 274 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 49 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •
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