L’ASN note également la persistance d’importants écarts dans le domaine du risque électrique, concernant notamment la réalisation des vérifications réglementaires et la résorption des observations faites lorsque ces vérifications sont effectuées. Enfin, concernant la gestion du risque des ATmosphères EXplosives (ATEX), l’ASN juge que le traitement des anomalies identifiées doit s’améliorer, la programmation de leur résorp‑ tion n’étant pas toujours effective. Site de Chinon Le site de Chinon, situé sur le territoire de la commune d’Avoine dans le département d’Indre‑et‑Loire, en rive gauche de la Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement, d’autres en cours de démantèlement. Au sud du site, la centrale de Chinon B comporte quatre réacteurs en fonctionnement d’une puissance de 900MWe, mis en service en 1982 et 1983 pour les deux premiers qui constituent l’INB 107, puis 1986 et 1987 pour les deux derniers qui constituent l’INB 132. Au nord, les trois anciens réacteurs appartenant à la filière UNGG, dénommés Chinon A1, A2 et A3, sont en cours de démantèlement. Sont également implantés sur le site une installation d’expertise des matériaux activés ou contaminés, l’AMI, en cours de démantèlement et dont les activités d’expertise ont été complètement transférées vers un nouveau laboratoire appelé le Lidec, et le MIR. CENTRALE NUCLÉAIRE DE CHINON Réacteurs B1, B2, B3 et B4 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon se distinguent favorablement en matière de sûreté et rejoignent l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de la radioprotection et de l’environnement. Les progrès constatés en 2022, en matière de sûreté, ont été conso‑ lidés en 2023. En matière de sûreté, l’ASN observe que les performances dans le domaine de la conduite se sont maintenues à un niveau satisfaisant dans un contexte industriel particulière‑ ment chargé, avec des périodes d’arrêt simultané de plusieurs réacteurs. Quelques événements ont toutefois mis en évidence un manque de rigueur des intervenants ou d’organisation et de répartition des rôles au sein des équipes de conduite. Ces situations ont rapidement fait l’objet d’actions correctives, dont l’efficacité devra être suivie dans le temps. Concernant la maintenance des installations, les performances du site restent à un niveau satisfaisant. Quelques axes d’amé‑ lioration ressortent malgré tout, notamment sur la préparation des activités et la surveillance des intervenants. L’année 2023 a été marquée par la réalisation de la quatrième visite décen‑ nale du réacteur 1, durant laquelle d’importantes opérations de maintenance ont été effectuées, notamment le rempla‑ cement de deux tronçons du circuit primaire. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon en matière de radioprotection restent dans la moyenne des centrales d’EDF. Toutefois, ces performances apparaissent hétérogènes, avec un taux de contamination des intervenants parmi les plus bas d’EDF, mais des lacunes dans le processus de réalisation de tirs radiographiques qui perdurent. L’ASN considère que les axes de progrès identifiés pour 2023 concernant les tirs radiographiques et l’application effective des mesures de prévention retenues en matière de radioprotection et des régimes de travail radiologique restent d’actualité pour 2024. Les performances de la centrale nucléaire de Chinon en matière de protection de l’environnement sont stables. L’ASN considère que la centrale maîtrise la gestion de ses rejets et le confinement liquide des substances dangereuses. La ges‑ tion des déchets et en particulier leur évacuation doit toutefois être améliorée. L’année 2024 devra être mise à profit pour éliminer les déchets issus de la maintenance des réacteurs que le site accumule depuis plusieurs années. Concernant l’inspection du travail et au regard des contrôles effectués en 2023, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Chinon doit progresser sur la prise en compte des risques électriques et ATEX, qu’il s’agisse de l’exhaustivité des contrôles ou de la correction des anomalies détectées. Par ailleurs, si l’absence d’accident grave est à souligner, l’ASN considère que le site doit encore progresser sur le volet de la prévention des accidents, notamment lors de la phase de préparation des activités. Enfin, la réactivité du site pour ce qui concerne ses échanges avec les inspecteurs du travail est à souligner. Réacteurs A1, A2 et A3 en démantèlement La filière UNGG est constituée de six réacteurs, dont les réacteurs de Chinon A1, A2 et A3. Ces réacteurs de première génération fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combustible, utilisaient le graphite comme modérateur, et étaient refroidis au gaz. Au sein de cette filière, on distingue les réacteurs dits «intégrés», dont les échangeurs de chaleur se situent sous le cœur du réacteur à l’intérieur du caisson, et les réacteurs «non intégrés», dont les échangeurs se situent de part et d’autre du caisson du réacteur. Les réacteurs Chinon A1, A2 et A3 sont des réacteurs UNGG «non intégrés». Ils ont été arrêtés respectivement en 1973, 1985 et 1990. Les réacteurs A1 et A2 ont été partiellement démantelés et transformés en installations d’entreposage de leurs propres matériels (Chinon A1 D et Chinon A2 D). Ces opérations ont été autorisées respectivement par les décrets du 11 octobre 1982 et du 7 février 1991. Chinon A1 D est actuellement démantelé partiellement et est aménagé en musée – le musée de l’Atome – depuis 1986. Chinon A2 D est également déman‑ telé partiellement et abritait jusqu’à la fin de l’année 2022 le GIE Intra (robots et engins destinés à intervenir sur des instal‑ lations nucléaires accidentées). Le démantèlement complet du réacteur Chinon A3 a été autorisé par le décret du 18 mai 2010, avec un scénario de démantèlement «sous eau». 50 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • CENTRE-VAL DE LOIRE •
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