CENTRALE NUCLÉAIRE DE PALUEL La centrale nucléaire de Paluel, exploitée par EDF dans le département de la Seine‑Maritime, sur le territoire de la commune de Paluel, à 30 km au sud‑ouest de Dieppe, est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance de 1300 MWe chacun, mis en service entre 1984 et 1986. Les réacteurs 1, 2, 3 et 4 constituent respectivement les INB 103, 104, 114 et 115. La centrale nucléaire dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Paluel en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent globalement l’ap‑ préciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire sont satisfaisantes. Néanmoins, des progrès sont attendus en matière de configuration des circuits, afin de se conformer aux consignes d’exploitation et aux pratiques de fiabilisation. L’année 2023 a été marquée par la survenue de plusieurs indisponibilités d’équipements du contrôle‑commande ayant nécessité des replis de réac‑ teur, qui traduisent un problème de fiabilité de ces matériels. Par ailleurs, à la suite de deux inspections ayant montré des manquements dans le caractère opérationnel des gammes d’utilisation des matériels de crise, l’ASN attend des amélio‑ rations significatives sur la gestion de leur déploiement en situation d’urgence. En matière de maintenance, l’ASN note que les trois arrêts de réacteur pour maintenance et rechargement en combustible se sont globalement bien déroulés. L’ASN note toutefois que l’organisation du site pour caractériser les écarts en phase de réalisation des travaux n’est pas suffisamment robuste et doit progresser. Des documents opérationnels incorrects ou mal appliqués sont également à l’origine d’opérations de mainte‑ nance inadaptées ou de défauts de qualité de maintenance. Le site doit intensifier ses efforts pour que les personnels s’approprient les enjeux de sûreté avant intervention, et doit améliorer la surveillance des travaux. En matière de radioprotection, l’ASN note une bonne maîtrise de la propreté radiologique des installations et de la tenue des chantiers à enjeu dosimétrique. Cependant, l’ASN considère que le site doit poursuivre les actions engagées afin de cor‑ riger les anomalies comportementales récurrentes relatives au non‑respect des procédures d’accès en zone orange et au manque de culture de radioprotection. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Paluel a obtenu des résultats satisfaisants en matière de surveillance de l’environnement et relève une amélioration à la suite des dispositions prises pour réduire les rejets de gaz appauvrissant la couche d’ozone. Néanmoins, l’ASN a relevé des lacunes en matière de ges‑ tion des déchets et une attention particulière doit être portée par l’exploitant à la gestion du transport interne des matières dangereuses. En matière d’inspection du travail, l’ASN constate que les exi‑ gences de sécurité sont connues et respectées par les inter‑ venants. Le site doit poursuivre le travail engagé sur ce sujet, notamment en ce qui concerne la gestion du risque de chute de hauteur et la gestion des bouteilles de gaz sous pression. Les contrôles réalisés par l’ASN ont mis en évidence également des écarts concernant l’application de la réglementation rela‑ tive aux jeunes travailleurs. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : •les centrales nucléaires, exploitées par EDF, de Flamanville (2 réacteurs de 1300 MWe), Paluel (4 réacteurs de 1300 MWe) et Penly (2 réacteurs de 1 300 MWe), •le chantier de construction du réacteur EPR Flamanville 3, •l’établissement de retraitement de combustibles nucléaires usés d’Orano de La Hague, •le Centre de stockage de la Manche (CSM) de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), •le grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 8 services de radiothérapie externe (27 appareils), • 1 service de protonthérapie, • 3 services de curiethérapie, • 12 services de médecine nucléaire, • 50 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 70 scanners, • environ 2100 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 450 établissements industriels et de recherche, dont 20 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 5 accélérateurs de particules, dont 1 cyclotron, • 21 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • 5 entreprises utilisant des gammadensimètres, •environ 260 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic, 1 centre de recherche équine et 1 centre hospitalier équin ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 9 sièges de laboratoires pour les mesures de la radioactivité de l’environnement, • 1 organisme pour le contrôle de la radioprotection. Chapitre 7 p. 204 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 274 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 71 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • NORMANDIE •
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