Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : •la centrale nucléaire du Blayais (4 réacteurs de 900 MWe), •la centrale nucléaire de Civaux (2 réacteurs de 1 450 MWe) ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 19 services de radiothérapie externe, • 6 services de curiethérapie, • 24 services de médecine nucléaire, • 90 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • 116 scanners, • environ 6000 appareils de radiologie médicale et dentaire ; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 940 établissements industriels et de recherche, dont 59 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • 1 accélérateur de particules de type cyclotron, • 53 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région, • environ 450 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic ; • des activités liées au transport de substances radioactives ; • des laboratoires et organismes agréés par l’ASN : • 1 organisme pour le contrôle de la radioprotection, • 12 organismes pour la mesure du radon, • 8 laboratoires pour les mesures de la radioactivité de l’environnement. Chapitre 7 p. 204 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 274 L’ASN considère que la pertinence des analyses de risques doit être améliorée. Malgré les efforts engagés, elle souligne également une nouvelle occurrence d’exposition accidentelle de salariés aux fibres d’amiante. CENTRALE NUCLÉAIRE DE CIVAUX La centrale nucléaire de Civaux, exploitée par EDF dans le département de la Vienne, à 30 km au sud de Poitiers, en région Nouvelle‑Aquitaine, comprend deux REP d’une puissance de 1450 MWe, mis en service en 1997 et 1999. Les réacteurs 1 et 2 constituent respectivement les INB 158 et 159. Ce site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑ accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. L’ASN considère qu’en 2023 les performances de la centrale nucléaire de Civaux en matière de sûreté nucléaire et de radio‑ protection rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. La tendance est néanmoins à la baisse. Les performances en matière d’environnement se distinguent favorablement par rapport à cette appréciation générale. Le redémarrage des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux a eu lieu en début d’année 2023, après des arrêts de près de 18 mois notamment liés aux répara‑ tions des tuyauteries présentant des fissures de corrosion sous contrainte. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances se sont dégradées en 2023, notamment en ce qui concerne la conduite des installations. Le redémarrage des deux réacteurs a été particulièrement concerné par des erreurs ou des difficultés à maintenir les installations dans l’état attendu. La maintenance est également considérée comme en retrait par rapport aux années précédentes comparables, avec en particulier une non‑qualité de maintenance à l’origine de la mise à l’arrêt d’un réacteur pour intervention et plusieurs événements survenus du fait d’un manque d’appropriation des activités. Le maintien des compétences dans les services de maintenance constitue un point de vigilance. La maîtrise du risque d’incendie est considérée comme assez satisfaisante. Cependant, un départ de feu à la suite du non‑respect d’une procédure doit inciter l’exploitant à une plus grande rigueur d’exploitation. Dans le domaine de la radioprotection, l’année 2023 a été marquée par un événement de dispersion de contamination dans le bâtiment réacteur pendant l’arrêt du réacteur 2: de nombreux dysfonctionnements ont été caractérisés, témoi‑ gnant d’un défaut de culture de radioprotection tant sur le plan matériel qu’aux niveaux organisationnel et humain. L’ASN a cependant constaté lors de la dernière inspection menée sur le sujet une prise de conscience de l’exploitant, qui a mis en œuvre un programme d’action en réponse à cet événement. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN note l’avan‑ cement du projet de création d’un bassin de confinement des eaux d’extinction d’incendie et de fortes pluies. Cependant, l’ASN a relevé un mauvais état des installations de la station de déminéralisation, qui doit être corrigé. Les résultats en matière de sécurité des travailleurs se sont maintenus à un niveau satisfaisant. L’inspecteur du travail a mené une enquête approfondie à la suite de la contamination dans le bâtiment du réacteur 2. L’ASN a relevé positivement la mise en place d’une organisation pour le traitement des situations dangereuses. Toutefois, l’ASN a constaté des retards dans la mise en conformité réglementaire des matériels sous atmosphère explosive. L’ASN note également plusieurs évé‑ nements avec des risques d’écrasement ou de choc, ainsi que des situations à risque pour les intervenants concernant les chutes de plain‑pied et le risque électrique. Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • NOUVELLE-AQUITAINE • Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 81
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