Détection tardive du non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey

Publié le 06/06/2019

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 28 mai 2019, l’exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 2 concernant l’indisponibilité du système chargé d’évacuer la vapeur produite par les générateurs de vapeur dans l’atmosphère.

Le 16 décembre 2018, l’exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a détecté une fissure sur le circuit qui alimente en air le dispositif de commande de la vanne de décharge à l’atmosphère. Cette vanne fait partie du circuit chargé d’évacuer la vapeur produite par les générateurs de vapeur dans l’atmosphère. Ce circuit est utilisé lors des phases de démarrage et d’arrêt du réacteur. Il permet de piloter le refroidissement du circuit primaire principal lorsque la quantité de vapeur produite par les générateurs de vapeur est insuffisante pour entrainer la turbine, ou en cas d’indisponibilité de cette dernière.

EDF a alors analysé l’impact de cette fuite sur le fonctionnement de la vanne et a conclu que le circuit concerné pouvait toujours assurer sa fonction. Un suivi de l’évolution de la fissure a néanmoins été mis en œuvre et une réparation a été planifiée pour le prochain arrêt du réacteur, en 2020.

Le 23 mai 2019, dans le cadre d’une seconde analyse de l’impact de ce défaut, EDF a conclu que le débit de fuite engendrée par la fissure ne permettait pas de garantir l’autonomie d’alimentation en air de secours requise par les règles générales d’exploitation.

Cette conclusion a amené EDF à considérer la ligne de décharge à l’atmosphère comme indisponible. Les spécifications techniques d’exploitation exigent alors de retrouver un état conforme sous huit heures ou d’engager le repli du réacteur avant l’expiration de ce délai. Cette conduite à tenir n’a pas été respectée du fait de la détection tardive de cet écart.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, lorsque que le réacteur est en production, les spécifications techniques d’exploitation précisent que les eux lignes de décharge à l’atmosphère doivent être disponibles.

En raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie