Réacteur 2 Défauts d'étanchéité des assemblages combustibles

Au cours du mois de novembre, une montée de radioactivité dans l'eau du circuit primaire a conduit la direction de la centrale de Nogent-sur-Seine à prendre la décision d'arrêter le réacteur 2. Cet arrêt, déclenché le 22 novembre, était initialement prévu au 1er semestre 2003 afin de renouveler une partie du combustible et de réaliser les opérations de maintenance des matériels.

Le coeur d'un réacteur nucléaire, tel que celui de Nogent 2, est constitué de 193 assemblages composé chacun de 264 crayons. Ces crayons contiennent le combustible dans une gaine métallique. La particularité du coeur du réacteur 2 est qu'il est principalement composé d'assemblages nommés Pentix. L'alliage qui constitue la gaine de ces crayons est conçu pour en réduire l'usure sous l'effet de l'irradiation.

Des défauts d'étanchéité de la gaine sont à l'origine de la montée de radioactivité du fluide primaire, constatée au cours de l'année 2002. Le niveau de radioactivité du circuit primaire est limité par les règles d'exploitation. Afin de conserver un niveau acceptable et de respecter les limites fixées par ces spécifications, la direction de la centrale a décidé d'arrêter de manière anticipée le réacteur 2 en informant préalablement l'Autorité de sûreté nucléaire.

Selon EDF, un phénomène de fretting serait à l'origine des défauts. Ce phénomène consiste en une usure par vibration des crayons au pied de l'assemblage.
EDF procède à des examens non destructifs sur l'ensemble des assemblages, depuis le 8 décembre. Au vu des premiers résultats, 23 des 193 assemblages combustibles sont concernés, parmi lesquels 39 crayons au total sont défectueux.
Les assemblages sont actuellement entreposés dans la piscine de désactivation du combustible. Ceux dont l'inétanchéité est avérée font l'objet d'examens complémentaires afin de déterminer l'origine exacte des défauts.

L'Autorité de sûreté nucléaire examinera les résultats des expertises réalisées avant tout redémarrage du réacteur.

Cet événement présente des similitudes avec celui de Cattenom 3 découvert le 15 mars 2001. Compte tenu de la non-dissémination de matière fissile et du principe d'anticipation appliqué par l'exploitant, cet incident a été classé provisoirement au niveau 0 de l'échelle INES.