Contrôle n°201

DÉCEMBRE 2016 | N° 201 | CONTRÔLE 29 Que donnent les premiers résultats ? Nous pouvons constater une mobilisation supérieure à 2009. Ainsi, le nombre de retraits en pharmacie a augmenté chez les particuliers avec près de 190 000 retraits contre 175 000 en 2009. Malgré cette nette progression, le taux de retrait reste, à ce stade, à 50 % pour le grand public. Cela est dû en partie à la présence de doublons dans les fichiers et à l’aug- mentation de la population cible. Ces éléments ont également pénalisé les sta- tistiques de retrait des entreprises et des établissements recevant du public (ERP), pour lesquels le taux de retrait est actuel- lement de 35 %, alors que le nombre de boîtes retirées a plus que doublé (160 000 contre 86 000 en 2009). Nouveauté de la campagne : l’envoi par l’Éducation nationale d’une lettre circu- laire aux rectorats pour les sensibiliser a sans doute contribué au taux de retrait de plus de 85 %. Des relances individuelles ont été faites pour atteindre une couver- ture proche de 100 %. Quels enseignements, quelles améliorations à apporter pour l’avenir ? Il conviendra de mesurer la lisibilité de la campagne par des post-tests auprès du public et de comparer les chiffres de retrait avec 2009. Il faut en effet avoir conscience que, quels que soient les efforts déployés, nous n’atteindrons jamais 100 % de retrait auprès du grand public en raison du fameux « plafond de verre » cité plus haut. C’est pourquoi un complément sera fait par voie postale pour les gens qui ne seront pas allés récu- pérer leur boîte de comprimés en phar- macie et qui la recevront directement dans leur boîte à lettres. Parmi les points positifs, je tiens aussi à souligner la mobilisation des profes- sions médicales. Le président de l’Ordre national des médecins a par exemple envoyé un mail à tous les médecins des zones PPI leur demandant d’inciter leurs patients à aller chercher leurs compri- més d’iode à la pharmacie. Cette initia- tive démontre bien la prise de conscience par les acteurs de la santé du rôle qu’ils peuvent jouer dans l’éducation au risque nucléaire. Nous l’avons aussi consta- tée chez les pharmaciens et les infir- miers. C’est un aspect sur lequel il faut capitaliser. Dans les points à améliorer, je citerais la qualité des fichiers, qui doit impérative- ment être améliorée. Un accent devra par ailleurs être porté sur la mobilisation des entreprises et des ERP, avec des actions spécifiques à mener sur cette cible. Et demain ? Notre but est d’inscrire la mobilisation des citoyens dans la durée, et pas seu- lement tous les sept ans à l’occasion du renouvellement des comprimés d’iode. Il faut rappeler sans relâche la nature du risque et les moyens de s’en protéger. Des actions régulières d’information doivent être menées entre les campagnes de dis- tribution pour les populations nouvel- lement installées notamment par les maires mais aussi pour celles qui ont déjà reçu le message, afin de les sen- sibiliser à nouveau aux bons réflexes à adopter en cas d’accident. Les avancées de la loi relative à la transition éner- gétique pour la croissance verte vont dans ce sens, avec deux dispositions qui visent à améliorer l’information des personnes résidant à proximité des cen- trales nucléaires : obligation faite aux exploitants d’informer régulièrement sur les actions de protection des popu- lations, obligation pour les CLI de tenir des réunions publiques au moins une fois par an 1 . Cela permettra de rappeler à nos concitoyens les règles de protection des populations. Pour mener à bien cette mission, nous avons besoin de la participation de tous les acteurs des territoires : les services déconcentrés de l’État, les exploitants nucléaires, les CLI, les profession- nels de santé, mais surtout les maires dont le rôle est absolument crucial. Il a été décidé d’étendre la zone PPI de 10 à 20 km. C’est un acte extrême- ment complexe, puisqu’on va passer de 500 000 foyers à plus de 2 millions. Les préfectures vont devoir revoir les PPI, en concertation avec les populations et les maires seront en première ligne. Tous les autres acteurs auront alors un devoir collectif de soutien aux maires. En ce qui concerne la distribution d’iode, nous allons bientôt terminer la campagne en cours sur le périmètre actuel de 10 km. Les modalités de son extension à 20 km feront l’objet d’une réflexion ultérieure avec les acteurs locaux, en particulier les maires et les autorités préfectorales. 1. Loi TECV, Titre VI, intitulé Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens. La campagne en chiffres • La campagne de 2016 concerne les personnes et établissements recevant du public (écoles, entreprises, administrations, etc.) situés dans un rayon de 10 km autour des 19 centrales nucléaires françaises. • 500 communes. • 375 000 foyers. • 55 000 entreprises et établissements recevant du public. • 875 établissements scolaires. • 275 pharmacies partenaires. Les actions de communication réalisées • 40 réunions de pré-information destinées aux maires et aux professionnels de santé fin 2015. • Mise à disposition d’outils de communication (affiches, dépliants, bannières, etc.). • Mise en ligne du site Internet www.distribution-iode.com  : 11 000 utilisateurs uniques, 25 000 pages vues. • 1 700 appels traités sur le n° vert dédié (0 800 96 00 20). • 23 réunions publiques ayant rassemblé 1 500 personnes. • 350 retombées presse et Internet. • Relance des 500 maires par courrier et des 218 000 non-retirants par téléphone en juin 2016.

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