Contrôle n°201
CONTRÔLE | N° 201 | DÉCEMBRE 2016 44 le diagnostic et le pronostic de l’instal- lation endommagée, l’impact dosimé- trique de l’accident et les conséquences radiologiques pour les populations et l’environnement. Une grande diversité de situations couvertes Actuellement, tous les sites nucléaires pour lesquels un PPI existe sont l’objet d’exercices nationaux sur le thème de la sûreté, qu’ils soient le siège d’installa- tions civiles, comme les centrales ou les laboratoires-usines du cycle du combus- tible, de recherche (comme les réacteurs du CEA ou de l’Institut Laue-Langevin) ou des sites de défense (comme les bases navales ou aériennes). Les scénarios prennent en compte des événements déclencheurs qui peuvent être liés à l’exploitation (le plus souvent) mais aussi des aléas naturels. Par ail- leurs, le transport de substances radioac- tives fait également l’objet d’au moins un exercice par an. Ces exercices couvrent les différentes phases de la crise : phase d’urgence et phase post-accidentelle et certains d’entre eux concernent plusieurs installations nucléaires simultanément. Pour répondre aux enjeux du domaine nucléaire de proximité (usage des radio- nucléides dans le secteur hospitalier ou usage industriel de sources scellées), l’ASN travaille actuellement avec son appui technique, l’IRSN, et le minis- tère de l’Intérieur à la conception de kits d’exercice d’envergure locale. En effet, dans ce domaine, les risques sont plus limités et les situations incidentelles sont gérées par les services déconcentrés. Cependant, nombre de sujets restent les mêmes que dans le cas d’une crise de portée nationale et la nécessité d’entraî- ner les acteurs via des exercices demeure. Exercices et gréements réels : la perception de l’ASN Les événements réels sur les installations françaises auxquels a été confrontée l’ASN ces dernières années ont tous été de portée limitée (fin rapide de l’alerte et retour à un état sûr de l’installation). Ils ont néan- moins permis de valider que les différents acteurs étaient globalement bien prépa- rés à répondre à la situation. L’alerte et le gréement des différents centres de crise sont réalisés rapidement et efficacement, le séquençage du déroulement de la réponse est rodé et les échanges d’informations sont pertinents. Des évolutions tirées du retour d’expérience Adaptation du gréement du centre d’urgence Au sein de l’ASN, le gréement de l’orga- nisation de crise repose sur un dispositif d’alerte de tous les agents, ceux qui sont disponibles se rendant au centre d’ur- gence de l’ASN ou dans leur division. Une réflexion est en cours sur deux axes : › › mettre en place une astreinte qui garantisse et consolide un gréement rapide avec des fonctions clés identifiées et opérationnelles dans les deux heures en cas d’alerte ; › › étoffer la formation des agents à la gestion de crise en recensant les compétences requises et les modalités de formation pour les acquérir et les maintenir. De nouvelles thématiques identifiées Les évolutions, issues du retour d’ex- périence des exercices et des situations réelles rencontrées, concernent différents domaines : › › les scénarios : les scénarios actuels envisagent désormais de mettre les acteurs face à des conséquences en termes de rejets et de mesures de protection des populations qui vont bien au-delà des périmètres PPI ; › › la place de la communication dans l’exercice : on peut citer la montée en puissance de l’entraînement des cellules de communication, l’enjeu d’une communication précise et coordonnée de chacun des acteurs dans son champ de compétence étant reconnu par tous ; › › le périmètre des participants et des observateurs : l’ouverture vers la société civile se traduit par la présence de nombreux observateurs français ou représentants de délégations étrangères présents dans les centres de crise lors des exercices et une participation au niveau local des parties prenantes. Enfin, les interactions avec les instances internationales (AIEA, Union européenne via les notifications) et avec les pays frontaliers sont de plus en plus nombreuses, traduisant la prise de conscience de la dimension européenne sinon mondiale que prendrait un accident nucléaire majeur sur le territoire français. D’autres évolutions significatives sont actuellement envisagées par les acteurs de l’organisation des exercices nationaux, dont l’ASN : › › l’entraînement des acteurs de terrain n’est pas toujours compatible avec le scénario et la durée des exercices nationaux. Il a donc été testé en 2015 des exercices sur deux jours, le second jour étant dédié à ces actions de terrain ou à des ateliers relatifs à la phase post-accidentelle. Le très bon retour des participants devrait permettre la généralisation de ce nouveau format ; › › la déclinaison territoriale du Plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur implique de sensibiliser et d’entraîner l’ensemble des représentants des pouvoirs publics, y compris dans les nombreux départements ne comportant pas d’installation nucléaire. Un nouveau format d’exercices devra être imaginé dans ce but. RETOUR D’EXPÉRIENCE Les exercices de crise
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