Les cahiers de l'ASN n°4

Quels types d’installations et quels enjeux? À l’exception des réacteurs à eau sous pression (REP) des centrales électronucléaires, conçus sur un même modèle, la plupart des INB* en démantèlement présente une variété de technologies, d’usages et d’historiques qui complique souvent les opérations de démantèlement. Le démantèlement des réacteurs de recherche bénéficie d’un retour d’expérience significatif, lié au démantèlement de nombreuses installations similaires en France, notamment sur le site CEA de Grenoble. Les risques liés à la radioactivité évoluent rapidement, au cours du démantèlement, vers des risques industriels conventionnels, par exemple le risque chimique lors de la phase d’assainissement, ou encore celui lié à la gestion de plusieurs chantiers simultanés. Réacteurs à eau sous pression Après le démantèlement du réacteur de Chooz A (Ardennes), qui a débuté en 2007, celui des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), arrêtée en 2020, a commencé. Les démantèlements des REP bénéficient d’un retour d’expérience important : on dénombre 42 REP en démantèlement dans le monde en 2021. Le démantèlement de ces installations, qui dure environ une vingtaine d’années, ne présente pas de difficulté technique majeure. Autres réacteurs En France, plusieurs réacteurs électronucléaires en cours de démantèlement reposaient sur des technologies qui ne sont plus utilisées : réacteurs «uranium naturel-graphite-gaz » (UNGG – situés au Bugey, à Chinon et à Saint-Laurent-des-Eaux), réacteur à eau lourde (Brennilis), réacteurs à neutrons rapides (Phénix et Superphénix). Ces réacteurs, qui pour certains ne fonctionnent plus depuis plusieurs décennies, ne bénéficient pas d’un retour d’expérience significatif, contrairement aux REP. Leur caractère unique nécessite de concevoir des opérations spécifiques et souvent complexes pour le démantèlement, tels que des moyens téléopérés spécifiques. RÉACTEURS ÉLECTRONUCLÉAIRES Différentes technologies de réacteurs ont été mises en œuvre pour la production d’électricité en France. Leur démantèlement doit prendre en compte leurs caractéristiques spécifiques. Dès l’arrêt définitif de ces réacteurs, l’évacuation du combustible permet de diminuer de 99% la radioactivité présente dans l’installation. RÉACTEURS DE RECHERCHE Ils sont caractérisés par une puissance beaucoup plus faible que les réacteurs électronucléaires (de 100 Watts thermiques – Wth – à 70 Mégawatts thermiques – MWth). Neuf réacteurs expérimentaux, exploités par le CEA, sont actuellement à l’arrêt définitif ; leur démantèlement n’avait pas été anticipé au moment de leur conception, dans les années 1960 à 1980. * Voir glossaire page 30 8 • Les cahiers de l’ASN • Juin 2022 LE CADRE DU DÉMANTÈLEMENT

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