Intervention médicale en situation d'urgence nucléaire ou radiologique

12FICHE Procédures de décontamination et de traitement de la contamination interne STRATÉGIE D’INTERVENTION MÉDICALE L’urgence médico‑chirurgicale prime sur la prise en charge de la contamination et de l’irradiation. En cas d’accident de grande ampleur avec de nombreux blessés, la décontamination s’effectue en deux temps: décontamination d’urgence, puis approfondie. La contamination interne fait l’objet d’un traitement précoce. Décontamination d’urgence Elle commence par la protection des voies aériennes supérieures (pour éviter de transformer une contamination externe en contamination interne) avec pose d’un masque FFP3 ou, à défaut, FFP2 après nettoyage du visage. Dans le cas où la contamination est sous forme de poussières, une légère pulvérisation d’eau évite la dispersion des poussières déposées sur les vêtements. La peau ne doit pas être nue, ni être mouillée pour ne pas transformer une contamination de vêtements en une contamination cutanée. Une attention particulière doit être portée aux écoulements potentiellement contaminés. Dans la mesure du possible, la décontamination d’urgence se poursuit par le retrait des couches superficielles de vêtements et la pose d’une charlotte. Décontamination approfondie Elle fait suite à la décontamination d’urgence et la complète (douche dans une structure mobile ou fixe adaptée, avec recueil des effluents). Elle a pour but d’éliminer toute trace de contamination résiduelle. L’objectif est de permettre la prise en charge des victimes sans mesure de protection particulière pour les intervenants et de prévenir un transfert de contamination au sein de l’établissement de santé vers les patients, les personnels hospitaliers, les équipements. Un contrôle de la décontamination est obligatoire. En cas de persistance d’une contamination, une nouvelle décontamination est nécessaire. Après deux passages par la décontamination approfondie, on considère la contamination résiduelle comme fixée. Il n’y a donc plus de risque de transmission envers les soignants. La procédure de décontamination par type de victimes est détaillée dans le tableau ci‑après. Traitement de la contamination interne Le traitement doit être mis en œuvre si possible dans les deux heures qui suivent la contamination : le plus tôt possible dès lors que le ou les radionucléide(s) contaminant(s) potentiel(s) a/ont été identifié(s). Un radionucléide incorporé au sein d’un organisme irradie les tissus. La durée d’irradiation varie selon la période d’activité du radionucléide et sa rétention biologique dans les organes. La thérapie vise à accélérer l’élimination naturelle du contaminant. Elle permet de réduire la quantité de radioactivité retenue dans l’organisme et, par conséquent, la dose reçue par les tissus/organes et le risque de cancer radio‑induit. Principaux mécanismes pour réduire la dose: 1. Augmenter l’excrétion du radionucléide : augmentation par dilution isotopique (cas du tritium par de l’eau), mobilisation (cas du strontium par du calcium stable), blocage de la fixation (cas de l’iode radioactif) ou chélation (cas du plutonium). 2. Réduire l’absorption gastro‑intestinale ou pulmonaire (cas du césium, de l’indium ou du thallium avec le Bleu de Prusse). VOIR FICHES 27 + 38 à 40 07 28 INTERVENTION MÉDICALE EN SITUATION D’URGENCE NUCLÉAIRE OU RADIOLOGIQUE

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