La gestion des contaminations en vue d’une restauration des locaux se distingue peu des opérations usuelles d’entretien et de nettoyage. Elle comporte toutefois plusieurs spécificités : • porter des Équipements de protection individuelle (EPI) adaptés VOIR FICHE 6 ; • privilégier des détergents spécifiques : avec une activité tensioactive et des agents séquestrant couramment utilisés dans les laboratoires « chauds » et les services de médecine nucléaire (mousse TFD décontaminante, etc.). À défaut, utiliser des détergents usuels ; • intervenir au minimum à deux et coordonner les actes : l’un opère la décontamination et limite ses mouvements pour ne pas disperser la contamination, les autres sont en appui; • déterminer les contours des taches de contamination (les contaminations radioactives sur les surfaces telles que tables ou sols sont rarement uniformes): utiliser des détecteurs de haute sensibilité (fenêtre mince et si possible large, type contaminamètre ou sonde X), préalablement protégés par du film alimentaire; • décontaminer (avec des lingettes à usage unique, voire du papier essuie-tout) en partant des contours en se dirigeant vers l’intérieur de la tâche, pour en limiter la dispersion ; • pour éliminer toute trace possible de contamination résiduelle : effectuer une 2e étape de décontamination (ou une 3e selon les résultats des mesurages) sur l’ensemble de la surface. Par exemple, tout le sol d’une pièce. L’emploi d’un aspirateur, générateur d’aérosol, est fortement déconseillé ; • décontaminer le matériel et les équipements de façon usuelle, mais en travaillant, si possible, au‑dessus d’un bac réceptacle et sans gestes brusques. Tous les produits issus de la décontamination (eaux de lavages et matières) sont a priori considérés comme des déchets radioactifs. EN PRATIQUE Prononcer la restauration des locaux L’absence de contamination résiduelle doit être constatée par une entité disposant des compétences et des moyens adaptés. • Service compétent en radioprotection interne (SCR), • SCR d’un établissement voisin intervenant en appui, • Organisme compétent en radioprotection (OCR) inter-établissements, • ou encore Service d’intervention radiologique et de surveillance de l’environnement (SIRSE) de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – irsn.sirse@irsn.fr). Pour les établissements ne disposant pas d’un service de médecine nucléaire, un appui peut être sollicité auprès du service de médecine nucléaire de l’établissement de santé de référence régionale pour le risque NR – ESRR NR (voir pages 138-139). i 88 INTERVENTION MÉDICALE EN SITUATION D’URGENCE NUCLÉAIRE OU RADIOLOGIQUE Gérer les déchets Les déchets radioactifs proviennent des victimes potentiellement contaminées et de la gestion des contaminations. Ils sont liquides (eaux de lavage, etc.) ou solides : housses de vinyle, revêtements, EPI usagés, produits de décontamination, etc. Leur volume dépend de la nature et de l’ampleur de l’accident. Il convient d’organiser la traçabilité et la gestion des déchets radioactifs en fonction de leur caractérisation radiologique. FICHE 29 INTERVENIR DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ DE 1re LIGNE Préparer les locaux, les restaurer et gérer les déchets Restaurer les locaux
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