Incident sur un appareil de gammagraphie

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 30 octobre 2014 par la société PRORAD d’un incident survenu sur un chantier de radiographie industrielle situé dans le périmètre de l’usine DRT de Vielle-Saint-Girons (40).

Dans la journée du 30 octobre 2014, deux opérateurs de la société PRORAD effectuaient des contrôles radiographiques sur des équipements industriels avec un gammagraphe de type GAM 120, équipé d’une source radioactive d’iridium 192 de 425 gigabecquerel.

Après le retour de la source radioactive, les opérateurs ont constaté que le voyant de position de la source de l’appareil indiquait que celle-ci n’était pas en position de sécurité. Les opérateurs ont immédiatement arrêté leur intervention et ont délimité un périmètre de sécurité afin de prévenir toute exposition aux rayonnements ionisants des travailleurs exerçant sur ce site industriel. Ils ont ensuite rapidement prévenu la personne compétente en radioprotection de la société et un plan de prévention des risques d’exposition aux rayonnements ionisants été établi. Dans un second temps, des protections radiologiques (coussins de plomb) ont été mises en place afin de circonscrire la zone réglementée à l’intérieur du local où était utilisé ce gammagraphe.

Le vendredi 31 octobre 2014, un inspecteur de l’ASN s’est rendu sur les lieux de l’incident afin de contrôler la pertinence du périmètre de sécurité mis en œuvre autour de l’appareil et d’évaluer ses conditions d’entreposage.

L’ASN considère que les opérateurs ont correctement réagi en suspendant les contrôles radiographiques et en délimitant un périmètre de sécurité sans manipuler l’appareil défectueux. L’ASN considère que la personne compétente en radioprotection a également correctement réagi en informant rapidement l’ASN puis en définissant un plan de prévention spécifique avec la direction de l’entreprise utilisatrice.

L’ASN a demandé que les actions permettant un retour à une situation normale soient définies avec le concours d’entreprises spécialisées. Ces opérations ont été menées par la société Cegelec, fournisseur de l’appareil, le 4 novembre 2014, en début de journée.

L’ASN a également demandé que la cause de la défectuosité du gammagraphe soit recherchée et que son utilisation soit suspendue jusqu’à ce qu’une réparation ait été effectuée.

L’ASN rappelle que les entreprises de gammagraphie ne sont pas autorisées à manipuler des appareils défectueux, comme elle l’a déjà précisé dans un courrier adressé aux professionnels en septembre 2012.

Cet événement n’a engendré aucune exposition anormale des travailleurs et du public. L’ASN a classé cet événement au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 8 gradués de 0 à 7 par ordre croissant de gravité.

Les activités de radiologie industrielle sont des activités à fort enjeu de radioprotection pour les travailleurs et constituent une priorité d’inspection pour l’ASN, avec plus de 100 inspections réalisées par an dans ce domaine,  y compris des inspections inopinées, de nuit, sur chantiers.

L’ASN estime que des améliorations doivent être apportées à la préparation des chantiers et à la gestion des incidents en impliquant davantage les donneurs d’ordre. L’ASN travaille actuellement sur une refonte de la réglementation en gammagraphie et a initié la création d’un groupe de travail sur la récupération des sources de gammagraphie dont le contrôle aurait été perdu.