Orientations du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1 450 MWe

Consultation du 19/04/2023 au 31/05/2023

L’ASN met à la disposition du public le dossier d’orientation d’EDF pour le troisième réexamen périodique de ses réacteurs de 1 450 MWe (réacteurs de type N4). Ces quatre réacteurs sont situés dans les centrales nucléaires de Chooz et de Civaux.

En France, la durée de fonctionnement d’un réacteur nucléaire n’est pas définie a priori. Toutefois, en application de l’article L. 593-18 du code de l’environnement, l’exploitant d’une installation nucléaire de base doit réaliser tous les dix ans un réexamen périodique de son installation.

Les réexamens périodiques visent à répondre à deux questions :

les installations sont-elles conformes à leur démonstration de sûreté, compte tenu notamment de leur vieillissement (« examen de conformité ») ?

Le réexamen périodique permet d’inspecter en profondeur les installations pour vérifier qu’elles respectent bien les exigences de sûreté qui leur sont applicables. En cas de détection d’un écart, l’exploitant évalue son étendue et sa gravité du point de vue de la sûreté et détermine un traitement.

comment se situe le niveau de sûreté de l’installation par rapport à celui d’installations plus récentes (« réévaluation de sûreté ») ?

L’exploitant prend en compte le retour d’expérience et l’évolution des connaissances et des règles applicables aux installations similaires pour réévaluer la sûreté et la protection de l’environnement. Les modifications jugées nécessaires sont réalisées dans une démarche d’amélioration continue. À titre d’exemple, des équipements permettant la gestion des accidents avec fusion du cœur ont été mis en place dans les centrales nucléaires à la suite des réexamens périodiques.

À l’issue de ce réexamen, l’ASN prend position sur les conditions de la poursuite du fonctionnement de l’installation.

EDF a engagé en 2021 le troisième réexamen périodique de ses quatre réacteurs nucléaires de 1 450 MWe. Comme pour les réexamens périodiques précédents, afin de tirer parti du caractère standardisé de ses réacteurs, EDF prévoit de réaliser ce réexamen périodique en deux temps :

une phase de réexamen périodique dite « générique », qui porte sur les sujets communs à l’ensemble des réacteurs du même type. Cette approche générique permet de mutualiser les études de la maîtrise du vieillissement, de l’obsolescence et de la conformité de l’installation, ainsi que les études de réévaluation de sûreté et de conception des éventuelles modifications à apporter ;
une phase de réexamen périodique dite « spécifique », qui porte sur chaque réacteur individuellement, et qui s’échelonnera entre 2030 et 2033. Cette phase permet d’intégrer les caractéristiques particulières de l’installation et de son environnement, telles que, par exemple, le niveau des agressions naturelles à considérer et l’état de l’installation.

La phase de réexamen dite « générique » débute par la définition des objectifs assignés à ce réexamen périodique. EDF a transmis à cet égard un « dossier d’orientations du réexamen périodique » qui précise ses objectifs.

L’ASN prendra position sur ces orientations mi-2023.

Modalités de la consultation

Référence de la consultation [2023.04.28]

Modalités de la procédure de participation du public sur le dossier d’orientation d’EDF pour le troisième réexamen périodique des réacteurs de 1 450 MWe

Le dossier d’orientation d’EDF pour la phase générique du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1 450 MWe (réacteurs de type N4) est mis à la disposition du public par voie électronique sur le site Internet de l’ASN pour une durée d’un mois à compter du 19 avril 2023.

Les observations peuvent être faites jusqu’à la date du 31 mai 2023 inclus.

Documents à consulter

Documents associés à la consultation

Dossier EDF - Orientations du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1 450 MWe (PDF - 23.65 Mo)

Les contributions des internautes

2 contributions

gardon

22/04/2023 13:04

Vieillissement non maîtrisé

Bonjour,

C'est sur les centrales N4 qu'a été détecté fortuitement le phénomène de dégradation par corrosion sous contrainte (CSC) sur des circuits connectés au circuit primaire et, qui plus est, dans des parties non isolables de ce même circuit primaire : alors qu'étaient mis en oeuvre des contrôles sur des soudures potentiellement sensibles à la fatigue thermique, d'importants défauts induits par la CSC ont été mis en évidence sur ces soudures.

De plus, sur Penly (tranche du palier P'4 dont la conception est a priori proche de celle du palier N4), un important défaut dû à de la fatigue thermique a été mis en évidence dans une zone que les prévisions d'EDF considéraient comme non sensible à ce mécanisme d'endommagement.

Cela démontre le FIASCO TOTAL de la part d'EDF quant à la maîtrise du vieillissement sur ses installations.

Le document annexé à la consultation ne fait pas mention de cette profonde remise en cause.

Peut-on a minima espérer que L'INTEGRALITE DES SOUDURES présentes sur les circuits connectés au circuit primaire des tranches N4 fera l'objet de contrôles poussés lors de la 3ème visite décennale , compte tenu du fait que les calculs et pronostics d'EDF sont totalement remis en cause ?

Il me semble qu'il s'agit d'une condition nécessaire (et non suffisante) pour permettre à ces 4 réacteurs de continuer à fonctionner au-delà de 30 années d'exploitation.

Cordialement.

HENRI VWOH

19/04/2023 16:04

Favorable à l'exploitation du palier N4 après le 3ème réexamen périodiques des réacteurs

La prise en compte du retour d'expérience des examens périodiques des paliers 900 MWe et 1300 MWe, en ajoutant l'objectif d'accroître la Sûreté Nucléaire au niveau de l'EPR; et surtout de réduire l'impact des rejets sur l'environnement m'amène a donner un avis FAVORABLE à l'exploitation des tranches du palier N4 après le 3ème réexamen périodique de leurs installations.