Indisponibilité d’une voie du système d’injection de sécurité à basse pression

Publié le 24/05/2023

Centrale nucléaire du Tricastin Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 17 mai 2023, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité d’une voie du système d’injection de sécurité à basse pression (RIS BP) du réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin, pendant une durée supérieure au délai d’indisponibilité autorisé par les règles générales d’exploitation (RGE).

Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Sur les réacteurs de 900 MWe, le circuit RIS se compose de deux systèmes d’injections différents : le circuit d’injection haute pression (RIS HP) et le circuit d’injection basse pression (RIS BP), chacun constitué de deux voies redondantes.

Le circuit basse pression permet d’injecter de l’eau depuis un réservoir prévu à cet effet ou de l’eau récupérée au fond du bâtiment réacteur en cas de fuite importante du circuit primaire, par des puisards de recirculation, afin de la renvoyer vers le cœur du réacteur et assurer son refroidissement. En fonctionnement normal, ces puisards sont maintenus en eau afin d’éviter le désamorçage des pompes lors du passage en recirculation.

Le 5 mai 2023, alors que le réacteur 1 était en production, un essai périodique (EP) des systèmes a été  réalisé, essai nécessitant de rendre indisponible, une voie du circuit RIS BP, pour le temps de l’essai. Au moment de l’ouverture de la vanne d’alimentation connectant la pompe RIS BP de cette voie avec l’eau contenue dans le puisard de recirculation, une baisse anormale du volume d’eau présent dans le puisard de recirculation a été détectée. L’appoint en eau rendu nécessaire a entrainé un dépassement du délai l’indisponibilité d’une voie du système RIS BP autorisé par les RGE pour la durée de l’essai.

L’analyse des causes de la durée de l’appoint en eau a mis en évidence une erreur commise lors du précédent EP, remontant au 11 mars 2023. Une mauvaise configuration du circuit RIS BP avait conduit à la vidange de l’eau contenue dans une portion du circuit reliant le puisard de recirculation à la pompe, sans que cette vidange n’ait été détectée. Cette configuration aurait pu conduire à désamorcer la pompe RIS BP en cas de pompage du puisard de recirculation. Une voie du circuit RIS BP était donc potentiellement indisponible entre le 11 mars et le 5 mai 2023.

Or, les RGE n’autorisent l’indisponibilité d’une voie du circuit RIS BP que pendant trois jours, au-delà desquels le repli du réacteur doit être engagé. La détection tardive de l’évènement a donc amené à ne pas respecter la conduite à tenir prévue par les RGE.

Aucun incident nécessitant l’injection de sécurité n’ayant eu lieu pendant la durée de l’indisponibilité, cet événement n’a pas eu de conséquence sur l’installation, le personnel ou l’environnement. La  deuxième voie du système RIS BP est restée disponible.

Toutefois, compte tenu de l’indisponibilité non détectée d’une voie du circuit d’injection de sécurité basse pression, pendant une durée supérieure à celle prévue par les règles générales d’exploitation, l’évènement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 24/05/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie