Incident sur un appareil de gammagraphie
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 16 octobre 2013 par la société PRORAD d’un incident survenu dans un local d’entreposage de gammagraphes situé à proximité des unités chimiques de la plate-forme SOBEGI de Lacq (64).
Dans la nuit du 15 au 16 octobre 2013, deux opérateurs de la société PRORAD effectuaient des contrôles radiographiques sur les installations industrielles de la plate-forme avec un gammagraphe de type GAM 80, équipé d’une source radioactive d’iridium 192 de 1,12 térabecquerel.
A la suite de difficultés de fonctionnement du gammagraphe, les opérateurs ont arrêté les contrôles radiographiques et ont transporté l’appareil dans son local d’entreposage. Ils ont ensuite entrepris des manipulations à l’issue desquelles il n’a pas été possible de réintégrer la source dans sa position de sécurité. Cette situation a été détectée par la mise en évidence d’un débit de dose anormalement élevé à l’avant du gammagraphe.
Les opérateurs ont finalement sécurisé la zone en déposant des protections plombées sur l’appareil.
Le jeudi 17 octobre 2013, l’ASN a mené une inspection sur le site afin de contrôler la pertinence du périmètre de sécurité mis en œuvre autour de l’appareil et d’évaluer ses conditions d’entreposage.
L’ASN considère que les opérateurs ont correctement réagi en suspendant les contrôles radiographiques et en ramenant le gammagraphe dans son local d’entreposage. En revanche, l’ASN juge très insuffisantes l’analyse de risques et l’estimation dosimétrique prévisionnelle concernant certaines manipulations.
L’ASN a demandé que les actions permettant un retour à une situation normale soient définies avec le concours d’entreprises spécialisées.
L’ASN rappelle que les entreprises de gammagraphie ne sont pas autorisées à manipuler des appareils défectueux, comme elle l’a déjà précisé dans un courrier adressé aux professionnels en septembre 2012.
Cet événement n’a engendré aucune exposition anormale des travailleurs et du public. En raison des pratiques observées, contraires aux règles de radioprotection, l’ASN a classé cet événement au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 8 gradués de 0 à 7 par ordre croissant de gravité.
Les activités de radiologie industrielle sont des activités à fort enjeu de radioprotection pour les travailleurs et constituent une priorité d’inspection pour l’ASN, avec plus de 100 inspections réalisées par an dans ce domaine, y compris des inspections inopinées, de nuit, sur chantiers.
L’ASN estime que des améliorations doivent être apportées à la préparation des chantiers et à la gestion des incidents en impliquant davantage les donneurs d’ordre, notamment en pétrochimie. L’ASN travaille actuellement sur une refonte de la réglementation en gammagraphie et a initié la création d’un groupe de travail sur la récupération des sources de gammagraphie dont le contrôle aurait été perdu.
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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie