L'ASN fixe des prescriptions pour la poursuite du fonctionnement du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom

Publié le 10/06/2014 à 10:20

Communiqué de presse

Dans sa décision n°2014-DC-0433 du 13 mai 2014, l’ASN impose à EDF de nouvelles prescriptions après le deuxième réexamen de sûreté du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom.

Inspection de l'ASN à la centrale nucléaire de Cattenom

En France, l'autorisation d’exploiter un réacteur nucléaire ne précise pas de limite prédéterminée dans le temps. Dans ce contexte, le code de l’environnement, notamment les articles L593-18 et L593-19, impose que l’exploitant d’un réacteur nucléaire réalise tous les dix ans un réexamen de la sûreté de son installation, à l’issue duquel l'ASN prend position sur la poursuite du fonctionnement de l’installation.

Le réexamen de sûreté a pour but d’examiner en profondeur l’état des installations afin de vérifier qu’elles sont conformes au référentiel applicable (examen de conformité). Il a en outre pour objectif d’améliorer le niveau de sûreté des installations. Dans ce but, les exigences applicables aux installations sont comparées à celles auxquelles doivent répondre les installations les plus récentes (réévaluation de sûreté). L’évolution des connaissances ainsi que le retour d’expérience national et international sont également pris en compte. Les améliorations qui peuvent être raisonnablement mises en place sont réalisées. Le réexamen de sûreté permet par ailleurs de vérifier que les différents phénomènes de vieillissement des installations seront maitrisés pendant une période minimale de dix années supplémentaires. Ainsi, les réexamens de sûreté constituent l’une des pierres angulaires de la sûreté en France, en imposant à l’exploitant non seulement de maintenir le niveau de sûreté de son installation mais aussi de l’améliorer.

A l’issue d’une phase d’études portant sur tous les réacteurs de 1300 MWe, l’ASN s’est prononcée de façon générique en 2006 favorablement à la poursuite du fonctionnement des réacteurs jusqu’à leurs troisièmes visites décennales, sous réserve de la réalisation effective des modifications décidées dans le cadre de ce réexamen.

Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom avait été arrêté pour sa deuxième visite décennale du 17 mai au 25 août 2008, arrêt au cours duquel l’ASN a notamment mené 6 inspections et supervisé l’épreuve hydraulique de requalification[1] du circuit primaire. Conformément aux  exigences de la loi TSN, EDF a transmis son rapport de réexamen de sûreté à l’ASN le 28 janvier 2010. Le cadre réglementaire ayant changé au cours de l’instruction des deuxièmes réexamens de sûreté des réacteurs de 1300 MWe avec la parution du décret du 2 novembre 2007, un délai supplémentaire avait été donné à l’exploitant pour la remise des rapports de réexamens de sûreté de ces réacteurs.

Après analyse de ce rapport,l’ASN considère que le niveau de sûreté du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom est satisfaisant au regard des objectifs qu’elle avait fixés pour le deuxième réexamen de sûreté.

L'ASN impose toutefois à EDF des prescriptions complémentaires encadrant la mise en œuvre de modifications issues du réexamen de sûreté. Ces prescriptions prévoient notamment que les modifications seront finalisées avant le 31 décembre 2014, à l’exception de deux d’entre elles pour lesquelles des délais plus longs sont accordés. La première porte sur la modification des conditions d’entreposage de gaz sur le site afin de diminuer le risque d’explosion. La seconde consiste à modifier les automatismes de démarrage des pompes du circuit d’alimentation de secours des générateurs de vapeur. Ce circuit fournit aux générateurs de vapeur, en cas de défaillance de l’alimentation principale, l’eau nécessaire au refroidissement du réacteur.

Ces prescriptions viennent compléter celles que l’ASN a imposées par ses décisions n°2012-DC-0277 et n°2014-DC-0397 consécutives aux évaluations complémentaires de sûreté prescrites à la suite de l’accident de Fukushima.

En outre, en application de ses missions permanentes, notamment d’inspection et d’instruction, l’ASN exerce un contrôle continu de l’exploitation du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom.

En savoir plus

  • Consulter la décision n° 2014-DC-0433 de l’ASN du 13 mai 2014
    Décision n° 2014-DC-0433 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 13 mai 2014 fixant à Électricité de France – Société Anonyme (EDF-SA) les prescriptions complémentaires applicables au site électronucléaire de Cattenom (Moselle) au vu des conclusions du deuxième réexamen de sûreté du réacteur n°2 constituant l’INB n°125
     
  • Consulter la position générique de l’ASN du 26 octobre 2006 relative à la clôture du réexamen de sûreté des réacteurs de 1 300 MWe à l’occasion des deuxièmes visites décennales
    Réexamen de sûreté des réacteurs de 1300 MWe d'EDF
    L'ASN se prononce favorablement sur la poursuite de l'exploitation par EDF des réacteurs de 1300 MWe jusqu'à leurs troisièmes visites décennales.
     
  • Consulter les décisions :
    • n° 2012-DC-0277 du 26 juin 2012
      Décision n° 2012-DC-0277 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 26 juin 2012 fixant à Électricité de France – Société Anonyme (EDF-SA) des prescriptions complémentaires applicables au site électronucléaire de Cattenom (Moselle) au vu des conclusions des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) des INB n° 124, 125, 126 et 137 
    • n° 2014-DC-0397 du 21 janvier 2014
      Décision n° 2014-DC-0397 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 21 janvier 2014 fixant à Électricité de France – Société Anonyme (EDF-SA) des prescriptions complémentaires applicables au site électronucléaire de Cattenom (Moselle) au vu de l’examen du dossier présenté par l’exploitant conformément à la prescription (ECS-1) de la décision n° 2012-DC-0277 du 26 juin 2012 de l’Autorité de sûreté nucléaire

[1] La réglementation en matière d'équipements sous pression exige que, tous les 10 ans, la chaudière nucléaire fasse l'objet d'une visite complète et d'une requalification incluant une épreuve hydraulique. Cette épreuve consiste à soumettre ce circuit à une pression supérieure de 20 % à sa pression de calcul et constitue un test global de résistance. 

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017