Phénomène de corrosion sous contrainte : l’ASN demande à EDF d’approfondir ses analyses
Note d'information
Le 11 février 2022, EDF a présenté à l’ASN un état des lieux actualisé sur le phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) détecté sur plusieurs de ses réacteurs, son analyse sur les enjeux de sûreté associés et son programme d’investigations et de contrôle.
L’extension des investigations sur les réacteurs de type N4 et sur le réacteur 1 de la centrale de Penly a conduit à mettre en évidence des indications pouvant correspondre à de la CSC sur les tuyauteries du système de refroidissement à l’arrêt (RRA) du circuit primaire principal.
S’agissant de la sûreté des réacteurs en fonctionnement, EDF a apporté des justifications de la tenue mécanique des tuyauteries concernées et des éléments tendant à montrer que les fissures ne se propagent que sur une épaisseur limitée. Toutefois, l’ASN considère qu’EDF doit encore démontrer que les études menées couvrent l’ensemble des cas possibles et que certains éléments de son analyse de sûreté doivent être approfondis. L’ASN a de ce fait formulé des demandes de complément à EDF.
EDF a également proposé une stratégie de contrôle de l’ensemble de ses réacteurs. Ce programme s’appuie notamment sur le réexamen des résultats de contrôles précédemment réalisés, qui ont mis en évidence des indications classées comme parasites mais pouvant correspondre à de la CSC. EDF a ainsi identifié des réacteurs qu’elle considère devoir recontrôler à court terme. Les contrôles sur ces six réacteurs [1] prioritaires seront réalisés au cours d’arrêts débutant au plus tard d’ici fin avril 2022.
Par ailleurs, afin de compléter sa compréhension du phénomène de CSC, EDF va réaliser des contrôles étendus sur des réacteurs représentatifs des différents modèles qu’elle exploite [2]. Ces réacteurs sont à l’arrêt.
Enfin, EDF poursuit ses études pour compléter ses connaissances sur le phénomène et a engagé le développement de nouveaux moyens de contrôle par ultrason permettant de mesurer la profondeur des fissures. EDF prévoit de contrôler l’ensemble de ses réacteurs avec ces nouveaux moyens à compter de septembre 2022 et ce jusque fin 2023.
L’ASN a engagé avec l’appui de l’IRSN l'instruction des éléments remis par EDF afin de s’assurer de la pertinence des analyses de sûreté transmises, du programme de travail proposé et des conditions de sa réalisation. Le groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaires placé auprès de l’ASN y sera associé.
Outre des échanges techniques réguliers avec EDF, l’ASN a réalisé trois inspections sur la centrale de Civaux et une sur la centrale de Penly. Ces inspections ont porté sur les conditions de mise en œuvre des contrôles des soudures, l’exposition radiologique des intervenants et les conditions de conduite des chantiers de découpe des tuyauteries à expertiser.
[1] Il s’agit des réacteurs 3 et 4 de la centrale du Bugey, du réacteur 3 de la centrale de Cattenom, du réacteur B3 de la centrale de Chinon et des réacteurs 1 et 2 de la centrale de Flamanville.
[2] Il s’agit, outre le réacteur 1 de la centrale de Penly et le réacteur 1 de la centrale de Civaux sur lesquels le phénomène a été découvert, du réacteur B3 de la centrale de Chinon et du réacteur 2 de la centrale de Fessenheim.
En savoir plus :
Les parties découpées seront remplacées par des pièces neuves. L’ASN a mené une inspection sur les chantiers des interventions de découpe des coudes de tuyauterie du réacteur 1 de Civaux. La lettre de suite correspondante est disponible sur le site internet de l’ASN.
Date de la dernière mise à jour : 04/11/2022