Projet de décision de l’ASN relative à la poursuite du fonctionnement du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Bugey après son troisième réexamen périodique

Je ne comprends pas l'entêtement à vouloir systématiquement prolonger coûte que coûte la durée de vie des réacteurs. Parce que Bugey 3 n’est finalement qu’un réacteur de plus parmi la longue série à venir, et qui a déjà commencée, de réacteurs en fin de vie et dont on veut repousser l’arrêt.

Pourquoi a-t-on tant de mal à accepter qu’un outil vieillisse (d’ailleurs prévu) et qu’il faille le mettre rebus (comme prévu d’ailleurs) ? Pour des questions économiques ? Je ne vois que ça, toutes les autres raisons me paraissant secondaires, y compris la question de l’idéologie partisane, qu’elle soit pro ou anti-nucléaire.

Pour ma part, bien que je considère que la maîtrise de la technologie nucléaire soit quelque chose de formidable qui démontre à quel point l’Homme peut être ingénieux, je suis attristé de voir le cheval de bataille que certains veulent faire du maintien à tous prix sans prendre de recul. Parce que le prix à payer existe bel et bien et il n’est pas quantité négligeable. Tout le monde sait aujourd’hui pertinemment que le prix de l’électricité payé en bout de ligne par le consommateur ne reflète pas le coût global, et qu’outre le prix facial maintenu artificiellement très bas et insuffisant à couvrir les charges de fonctionnement, les externalités ne sont pas prises en compte (un accident catastrophique ne serait pas pris en charge – quand bien même il le pourrait – par des assurances mais par la nation), sans parler du démantèlement qui normalement doit être couvert par l’exploitant mais dont on sait que les sommes actuellement provisionnées seront largement insuffisantes. Le coût élevé lié à l’activité électronucléaire a d’ailleurs été rapporté sans ambiguïté par la cour des comptes en 2012 et ce n’est pas son rapport actualisé de 2014 qui établit le contraire, notamment pour ce qui concerne le démantèlement.

Alors je reviens à mon propos, celui de l’intérêt économique d’un recul de la date de fin de vie du réacteur. Oui, il y a bien un intérêt économique. Mais celui de l’exploitant ! Pas du tout celui du consommateur ou tout simplement du citoyen, qui va devoir prendre en charge tous les coûts liés au programme d’investissements de maintenance lié à la prolongation (également très élevés, cf. rapport de la cour des comptes), sans parler des coûts futurs engendrés par le démantèlement qui devra avoir lieu de toute façon.

Alors c’est là que je ne comprends pas :

-        -  Nous avons de l’argent à dépenser (et pas qu’un peu) dans la maintenance et des travaux de mise en sécurité ? Alors mettons-le sans tarder dans la formation des agents en vue de préparer leur reconversion et surtout de préparer la vague de démantèlement qui arrive. Car c’est là qu’est le réel intérêt économique pour nos "champions" de la filière électronucléaire à moyen terme. Ça n’est pas une vue de l’esprit, c’est déjà une réalité

-       -  Nous avons une réalité sur les bras qui est celle d’un parc vieillissant, alors anticipons et profitons dès aujourd’hui pour arrêter des réacteurs comme Bugey 3 pour lancer ce programme nécessaire de démantèlement et d’apprentissage

-        -  Nous avons des techniciens hors pair et des ingénieurs à faire pâlir d’envie de nombreux pays et le champ des solutions de remplacement est tellement vaste que c’est une hérésie de ne pas mettre cette ingéniosité et technicité au service d’un autre développement que celui du maintien dans une voie qui sera de toute façon de plus en plus coûteuse et dont plus personne de responsable ne voudra alors que tant d’autres solutions sont déjà disponibles à des coûts de plus en plus bas et avec tellement moins d’externalités négatives.

Nous sommes plus intelligents que simplement porter à bout de bras des solutions vieillissantes. Choisissons d’être innovant et de mettre à profit toute notre belle ingéniosité et créativité. Arrêter Bugey 3 dans un contexte favorable à l’émergence d’autres modèles de production n’est pas une contrainte, c’est une nouvelle aventure industrielle qu’il convient de saisir. Et c’est le moment. Arrêter Bugey 3, même sans parler des aberrations qu’il y aurait à ne pas le faire, est une opportunité.

Donc je suis contre la prolongation.

La transition vers une autre façon de produire et consommer l'énergie est difficile. Réfléchissons toujours par rapport à l'intérêt général à long terme et la réponse deviens évidente : stop au réacteurs de bugey 2 et 3. Le temps et l'argent que nous mettons à défendre une technologie du siècle dernier, employons les à construire un avenir soutenable pour notre génération et les suivantes. Regardons ce que propose Negawatt et mettons le en oeuvre !

J'aimerais ajouter pour Alain50 qu'il faut en effet dresser le compte prévisionnel du prolongement du fonctionnement des deux réacteurs. En ajoutant l'ensemble des coûts directs et indirects, en prenant en compte le coût de l'impact du prolongement du fonctionnement dans sa globalité et le risque au regard des populations actuelles et futures, par rapport au bénéfice apporté, le bilan pèse très vite vers l'arrêt des réacteurs 2 et 3.

La transition vers une autre façon de produire et consommer l'énergie est difficile. Réfléchissons toujours par rapport à l'intérêt général à long terme et la réponse deviens évidente : stop au réacteurs de bugey 2 et 3. Le temps et l'argent que nous mettons à défendre une technologie du siècle dernier, employons les à construire un avenir soutenable pour notre génération et les suivantes. Regardons ce que propose Negawatt et mettons le en oeuvre !

Sans parti pris, ni aucune idéologie, je dis non à la prologation du fonctionnement du réacteur 3 de la centrale du Bugey, et espère dès que possible l'arrêt total de ce type d'énergie. Je prend seulement en compte les dangers du nucléaire tant militaire que civil, et d'une gestion nécessaire des déchets sur des milénaires. Incroyable qu'on se soit engagé dans une telle aventure. Nous avons les fous de Dieu, et les fous du nucléaire, qui ont déjà fait beaucoup plus de victimes si on quantifie leu durée d'existence.

Non à la prolongation d'une centrale de plus de 35 ans qui a été conçu pour une duré de vie limitée.  Arrêtons de dépenser l’argent publique pour de vieilles centrales dangereuses et investissons à la placedans les énergies renouvelables.

Arrêtez de vouloir nous faire croire à la vie éternelle des centrales nucléaires. Faut-il une véritable catastrophe (à laquelle nous ne sommes pas préparés) avant une prise de conscience ?

Quand sera pris en compte, dans le coût de l'électricité, la problématique des déchets ?

L'argent public n'a pas vocation à éponger  ces coûts, prenons-les en compte réellement dans la facture !

Dans ces conditions, l'énergie verte est réellement plus économique, y compris en soins médicaux suite aux expositions des nettoyeurs et démonteurs de centrales par exemple. Il ne s'agit pas de peur, mais de réalité actuelle !!

La limitation du carbone dans l'air est une tromperie puisque les émissions radioactives sont toxiques dans des dimensions autrement supérieures et durables !

Oui à la recherche sur l'économie  d'énergie. Non à l'acharnement thérapeutique d'une technique obsolète.

Par respect pour l'Humanité d'aujourd'hui et de demain , on ne perpétue pas une production d'énergie dont on ne maitrise pas le processus Complet. Tant qu'on ne sait pas régler le problème des déchets accumulés, il faut réduire cette production au profit d'autres plus propres. C'est possible et économiquement source d'emploi. Arrêtons de jouer aux apprentis sorciers et de considérer que ce sera aux générations futures de régler les problèmes liés à notre consommation pour notre bien-être actuel. Apres nous le déluge, c'est une posture indéfendable. 

La France a peur de paraître faible en changeant de cap vers les énergies renouvelables ? Pendant des années elle s'est forgée une image :

- "Miroir, Oh miroir, qui est la plus forte ?

- C'est toi, l'Energie Nucléaire ! Tu apportes tant de confort à un prix si dérisoire aux consommateurs, qu'ils rêvent de continuer à surfer sur le tsunami de la puissance nucléaire française !

Aujourd'hui, les voisins de la France aussi doutent.

- "Miroir, oh, miroir, qui est la plus forte ?

- Arrête de jouer à l'apprenti sorcier avec la terre nourricière, les nappes phréatiques et les océans ! Les énergies renouvelables sont bien plus intéressantes pour l'humanité que le nucléaire ! Il est grand temps de réinjecter l'argent des paradis fiscaux dans le tournant énergétique à prendre. Utilise ton courage et ton imagination pour faire de la nature et de tes voisins, tes alliés ! Tu rayonneras d'une énergie infiniment plus précieuse !"

Comme le Canton et la Ville de Genève, et comme les autres habitants de l'agglomération chambérienne qui l'on signifié récemment au Président de Chambéry Métropole, je n'accepte pas la mise en danger de la vie d'autrui et la pollution des eaux (et de l'air) par le réacteur N°3 et par tous les autres réacteurs nucléaires. La seule manière sûre d'empêcher cette mise en danger de la vie d'autrui et ces pollutions c'est d'arrêter définitivement ce réacteur et tous les autres. Ca permettra en outre à l'ASN d'assurer, de manière parfaitement sereine, pendant le temps qu'il faudra et sans avoir besoin d'augmenter ses effectifs, ses missions de contrôle de sûreté des installations nucléaires arrêtées. Ca évitera également à l'ASN de produire des décisions rarement respectées par EDF et donc parfaitement inutiles. Ca évitera enfin à l'ASN de se retrouver en situation de gérer les conséquences dramatiques d'une catastrophe que son Président estime malheureusement possible (quelles que soient les qualités de ses contrôles).

Connaissant l’expertise, la rigueur et l’indépendance de l’ASN, je considère que son projet de décision est très certainement pertinent, tant sur l’autorisation de poursuivre l’exploitation que sur les prescriptions et les contrôles qui l’accompagnent.   

Par ailleurs, la lecture d’un large échantillon des avis qui précède le mien conforte mon sentiment sur le caractère inopérant et stérile de la procédure de sollicitation de l’avis du public sur un dossier à caractère aussi technique. La plupart des avis se résument à des prises de position sur l’électricité nucléaire en général, ce qui n’est pas la question que l’ASN doit traiter.