Projet de décision de l’ASN relative à la poursuite du fonctionnement du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Bugey après son troisième réexamen périodique

"Un facteur majeur qui a contribué à l’accident a été le postulat largement répandu au Japon selon lequel les centrales nucléaires de ce pays étaient si sûres qu’un accident de cette ampleur était tout simplement impensable. Les exploitants des centrales nucléaires y adhéraient et ni les organismes de réglementation ni le gouvernement ne le remettaient en question. Par conséquent, en mars 2011, le Japon n’était pas suffisamment préparé à faire face à un accident nucléaire grave." Yukiya Amano, Rapport sur la catastrophe de Fukushima.

Je suis pour l'arrêt des réacteurs 2 et 3 de la centrale du Bugey.

Le démantèlement du parc nucléaire français doit être commencé, en visant d’abord les installations les plus vulnérables comme Bugey 2 et 3, et plus largement l'ensemble du parc nucléaire le plus ancien avant qu'une nouvelle catastrophe de type Fukushima ne se produise. Je ne possède pas la compétence technique permettant de qualifier les mesures mentionnées dans les 6 pages du document. Reste mon inquiétude croissante face au vieillissement des centrales. Les risques posés par cette centrale ne me semblent pas acceptable et je demande l’arrêt définitif de ce réacteur ainsi que ceux de Bugey 2, Bugey 4 et Bugey 5.

Le nucléaire est une énergie du passé. Elle va nous coûter très très cher en retraitement et stockage des déchets, sans compter le démentèlement des centrales qu'on ne sait pas encore gérer. Je passe également tous les risques liés à cette énergie.

Plutôt que dépenser des milliards à maintenir cette énergie non renouvellable pour laquelle nous dépendons de mines exploitées à l'étranger, investissons dans des énergies recyclables, locales et décentralisées, dans l'isolation pour diminuer la consommation

La centrale n'a pas été conçue pour une durée de 40 ans, et le report du démentèlement est une insulte aux riverains. La population n'a pas d'information, la sirène n'est pas audible à 5km à la ronde (du moins derrière la colline de Hières sur Amby) et les pharmacies de Cremieu n'ont pas de consignes pour la  distribution d'iode. Le vieillissement de la centrale, le renouvellement des équipes, la précarité des personnels les plus exposés sont des facteurs d'insécurité. Les incidents se multiplient sans que la population n'en soit informée.

Je m'oppose à la reconduction du réacteur 3 parce que j'ai peur pour ma famille, mon village, ma Région.

L'ASN par son travail et sa communication a repris de la crédibilité, notamment depuis Fukushima.

Les citoyens doivent pouvoir compter sur des organismes de sûreté attentifs, consciencieux et constants.

Je n'ai pas la compétence technique permettant de qualifier les mesures mentionnées dans les 6 pages du document. Reste mon inquiétude croissante face au vieillissement des centrales : le coeur du réacteur mais aussi toutes les structures autour, du thermique à l'électrique, méritent grande attention quand on sait et on voit le vieillissement habituel d'outils industriels. L'aléa va grandissant.

Et la vulnérabilité ne faiblit pas. Lyon est souvent cité, mais en cas d'accident grave, ce sont les vents qui créeront les zones à risque au-delà de quelques kilomètres. Ils sont majoritairement océaniques, d'ouest vers l'est. L'arc urbain Chambéry, Annecy, Genève est très exposé et en démographie expansive.

Faire le choix concernant ce réacteur N°3, grâce des prescriptions supplémentaires, de faire fonctionner un équipement déjà vieillissant en repoussant le prochain bilan global à 2024 (les mesures temporaires de protection, possibles d'après les articles 18 et 25 du décret de 2007, resteront parcellaires) ne me parait pas équilibrer le risque.

L'utilisation de l'énergie nucléaire est la garantie d'une électricité bas carbone compétitive pour encore de nombreuses années et, plus encore, avec le réacteur de Bugey 3, économiquement parlant, amorti.

Les opérateurs, EDF et Autorités de sûreté, donnent chaque jour l'exemple de leur transparence et de leurs compétences techniques et ma confiance en eux est totale pour que les opérations d'entretien de la tranche soient réalisées dans les règles de l'art et, ensuite, pour que l'exploitation soit poursuivie. 

"Dans la vie rien n'est à craindre, tout est à comprendre" disait  Marie Curie.