Projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé "Flamanville 3") et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation

On peut s’étonner de l’empressement de l’Autorité de contrôle à organiser au dernier moment une consultation relative à l’autorisation de mise en service d’une INB qui a tant accumulé de déboires et de défaillances… alors que la seconde prolongation du DAC arrive à échéance le 10 avril prochain.



Ce projet de décision n’apparaît donc pas comme nécessaire d’autant plus que la lecture des considérants amène à reconnaître que décidément le réacteur n’est pas prêt. Pourquoi donc intituler « mise en service » ce qui ne sera au mieux que la phase finale des essais de démarrages ?



« Les essais de démarrage postérieurs à la mise en service, les premières opérations de recherche de criticité du réacteur de l’INB n° 167, la première divergence et les premières montées en puissance jusqu’à la fin des essais de démarrage doivent en conséquence être encadrés par des prescriptions de l’Autorité de sûreté nucléaire. »



Cette question mérite d’être posé alors que trois éléments principaux justifieraient de reporter voire de suspendre la mise en service :



1. Le premier concerne le circuit VVP dont on connaissait déjà les soudures défaillantes et qui présente des soupapes irrégulières,



2. Le second concerne les échangeurs entre RRI et SEC qui pourraient être changés dès maintenant,



3. Enfin et non des moindres, la mise en œuvre de dispositifs et dispositions requises par le Rex Taishan, en particulier des l’installation d’un dispositif permettant de limiter les fluctuations de débit en entrée du cœur.



Ces éléments sont loin d’être des détails alors que des incertitudes demeurent sur la capacité de bon nombre d’équipements sous pression à faire face à toutes les situations, en particulier la Cuve dont les viroles inférieure et supérieure ne correspondent au requis réglementaire.



Ainsi devons nous reconnaître un trop grand empressement de l’Autorité de contrôle à répondre aux demandes d’un maitre d’ouvrage qui n’a guère fait preuve de sérieux et de rigueur depuis 2007.



La plus élémentaire prudence n’inviterait-elle pas à prescrire que les travaux détaillés ici soient réaliser avant toute mise en service ? Le souci de l’environnement ne recommande-t-il pas de définir dès aujourd’hui des limites strictes de rejets et prélèvements d’eau pour cette INB plutôt que se contenter de rappeler la réglementation en vigueur ?

Cette demande ignore notamment

· le manque d’eau présent et à venir ( agence de bassin )



· le fiasco économique et technologique des chantiers EPR



· la situation de quasi-faillite d’EDF, après celle d’Orano (ex-AREVA)



· que le nucléaire ne peut répondre à l’urgence climatique (trop lent, irréaliste pour une technologie en déclin, trop cher) et stérilise des ressources indispensables pour y remédier,



ainsi que toutes les nuisances et menaces inhérentes à cette industrie, notamment :



· rejets radioactifs et chimiques en fonctionnement normal, polluant air et eau.



· risque d’accident majeur type Tchernobyl ou Fukushima



· pollution irréversible et millénaire par la production de déchets ingérables,



nous nous élevons avec force contre cette fuite en avant technologique dénuée de toute justification rationnelle ( hormis les retombées de quelques subventions locales?),alors que tous les voyants sont au rouge.



Allons-nous indéfiniment reproduire le syndrome du Concorde, dont l’arrêt n’a été dû qu’à un ultime crash – sachant que dans le cas du nucléaire, le gouffre financier et les conséquences sanitaires seraient d’une toute autre ampleur -?



Se tromper est humain, mais persévérer est diabolique.

On ne peut qu’être en faveur d'une décision de démarrage de cette centrale, atout pour notre indépendance énergétique et pour la décarbonation de notre consommation d'énergie.

Mais pourquoi ces consultation répétitive et lassantes d'un public qui ne peut être compétent en matière de sûreté nucléaire.

Nous avons une instance de contrôle, l'ASN.

Elle est compétente et indépendante. Elle savait jusqu'alors assumer sa responsabilité.

Si ces consultations à tout va sont le fait d'une obligation légale, alors il faut changer la loi.

Le couvercle de l'EPR est défectueux. Il devait être changé courant 2024. Pourquoi démarrer l'EPR sans avoir préalablement changé le couvercle?

Les EPR en fonctionnement dont ceux de Taishan ont mis en évidence des problèmes de conception. Ceux-ci sont sans doute présents sur l'EPR de Flamanville. Pourquoi exposer travailleurs, riverains et plus globalement la population à des risques inconsidérés?

Le nucléaire avec ses déchets à très longue durée de vie n'est en rien une solution d'avenir. Elle est dangereuse pour les générations à venir.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, je suis contre le démarrage de l'EPR de Flamnville.

Bonjour,



Il y a notamment deux choses que je ne comprends pas dans les documents fournis.



Concernant le remplacement des deux corps de soupape protégeant des circuits secondaires principaux, celui-ci est prescrit comme devant intervenir au bout de 4 cycles de fonctionnement. Comment est justifié un aussi long délai de remplacement ? Quelles sont les garanties que pendant ce laps de temps ces soupapes défectueuses assureront bien leurs fonctions ? Rien n'est dit à ce sujet.



Par ailleurs, je ne comprends pas ce qui est concrètement et effectivement prescrit par l'ASN en termes de contrôles visant à détecter suffisamment tôt l'apparition de corrosion sous contrainte. EDF a fait la démonstration qu'il ne maîtrise pas du tout l'anticipation de la survenue de cette dégradation. Or, il n'est rien précisé sur l'étendue et la périodicité des contrôles qui seront effectués à ce sujet.



Enfin, de manière générale, "cela ne fait pas sérieux du tout" d'autoriser le démarrage d'un réacteur pour lequel il faut à court terme procéder au remplacement du couvercle de la cuve et des échangeurs entre le RRI et le SEC (comment EDF a-t-il pu sous-dimensionner ces échangeurs importants ? c'est inquiétant).



Cordialement.

Je fais confiance aux ingénieurs de l''ASN et je me range à leur avis pour autoriser la mise en fonctionnement le réacteur nucléaire EPR de Flamanville.. Des réacteurs de même type fonctionnent en Chine et en Finlande sans problèmes majeurs . Je ne vois pas pourquoi celui de Flamanville ne pourrait pas fonctionner en toute sûreté. Notre pays a besoin d'une énergie nucléaire désabonnée, pilotable et continue pour être le socle le notre transition énergétique.

L'EPR est un fiasco total avec un coût qui a complètement explosé et des délais de construction qui ont fait de même. Il faut apprendre de nos erreurs et ne pas les reproduire. Il faut arrêter de construire des EPRs et de dilapider ainsi l'argent du contribuable. L'urgence climatique nous demande d'agir immédiatement. On n'a pas le temps d'attendre 15 ans pour construire de nouvelles centrales. La seule solution est de déployer les énergies renouvelables en remplacement des productions fossiles et nucléaires actuelles et de réduire la consommation d'énergie par la mise en place de mesures de sobriétés. L'argent du contribuable doit être utilisé de manière responsable et les contribuables ne peuvent pas éternellement payer pour les dérapages budgétaires du nucléaire. Sans parler des déchets nucléaires dont on ne sait que faire ni des ressources limitées en uranium.