Rejet non autorisé d’effluents contaminés à l’Iode 131 dans le réseau public d’assainissement
Le 18 mars 2016, l’institut de cancérologie Gustave Roussy a déclaré auprès de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) la vidange volontaire dans le réseau collectif d’assainissement d’une cuve d’effluents radioactifs dont la concentration en Iode 131 dépassait la valeur réglementaire de 100 Bq/L.
Dans cet établissement, les effluents provenant des sanitaires des chambres d’hospitalisation des patients traités en radiothérapie métabolique à l’iode 131 étaient collectés dans cinq cuves de 12 m3 qui fonctionnent alternativement en remplissage et en entreposage, permettant la décroissance des matières radioactives avant rejet.
Le 18 mars 2016, une fuite d’effluents radioactifs liée à une fissure du raccord entre une cuve de stockage et une canalisation de vidange a été détectée par l’établissement. Considérant l’absence de disponibilité des autres cuves, toutes remplies, le risque potentiel de rupture de la canalisation fissurée et l’activité volumique de la cuve ayant été mesurée à 170 Bq/L, la décision de vidanger la cuve a été prise par l’établissement. Ce sont ainsi 2 MBq d’iode 131 qui ont été rejetés dans le réseau. A titre de comparaison, l’activité administrée à un patient hospitalisé en chambre radioprotégée pour une radiothérapie métabolique est comprise entre 3 700 et 7 400 MBq. Ce rejet n’a pas eu d’impact sanitaire pour les travailleurs du réseau d’assainissement ou la population.
En novembre 2012 et décembre 2013, l’établissement avait déjà pris la décision de procéder au rejet d’effluents dont la concentration en Iode 131 dépassait la valeur réglementaire de 100 Bq/L vers le réseau collectif. En 2010, deux incidents liés à des fuites de canalisations véhiculant les effluents radioactifs au sein de l’établissement étaient survenus, sans conséquence en termes de rejets dans le réseau.
A la suite de cet événement et dans l’impossibilité de réparer la fissure du fait de la vétusté de l’installation, l’établissement a remplacé la cuve concernée par une nouvelle cuve de 15 m3 et s’est engagé à faire changer les trois autres cuves datant des années 1980. La quatrième cuve, plus récente, a été installée suite à de précédents rejets non autorisés.
L’ASN vérifiera que les engagements pris par l’établissement seront effectivement mis en œuvre.
En raison du caractère répétitif de cet événement, l’ASN classe cet incident au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
De nombreux événements significatifs de radioprotection concernant la gestion des effluents des services de médecine nucléaire ayant été déclarés à l’ASN ces dernières années, une lettre circulaire a été diffusée le 17 avril 2012 à l’ensemble des services de médecine nucléaire dressant les enseignements issus du retour d’expérience de ce type d’événements.
L’ASN rappelle la nécessité d’anticiper ces situations de dysfonctionnement pour définir en amont les procédures d’intervention.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie