Rejet non autorisé d’effluents contaminés à l’Iode 131 par l’Institut de Cancérologie Gustave Roussy à Villejuif (94).
L’institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) a déclaré, en date du 24 décembre 2013, auprès de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), la vidange volontaire dans le réseau collectif d’assainissement d’une cuve d’effluents radioactifs dont la concentration en Iode 131 dépassait la valeur réglementaire de 100 Bq/l.
Dans cet établissement, les effluents provenant des sanitaires des chambres d’hospitalisation des patients traités en radiothérapie métabolique à l’iode 131 sont actuellement collectés dans quatre cuves de 12 m3 qui fonctionnent alternativement en remplissage et en entreposage, permettant la décroissance des matières radioactives avant rejet.
Le 20 décembre, l’activité volumique mesurée dans la cuve vidangée était de 200 Bq/L. Compte tenu d’une intervention technique prévue sur les cuves et des contraintes relatives aux traitements programmés, l’IGR a pris la décision de vidanger la cuve. Ce sont ainsi 2.4 MBq d’iode 131 qui ont été rejetés dans le réseau. A titre de comparaison, l’activité administrée à un patient hospitalisé en chambre radioprotégée pour une radiothérapie métabolique est comprise entre 3700 et 7400 MBq. Ce rejet n’a pas eu d’impact sanitaire pour les travailleurs du réseau d’assainissement ou la population.
En novembre 2012, le service avait déjà pris la décision de procéder au rejet d’effluents dont la concentration en Iode 131 dépassait la valeur réglementaire de 100 Bq/l vers le réseau collectif ; par ailleurs, en 2010, deux incidents liés à des fuites de canalisations véhiculant les effluents radioactifs au sein de l’établissement étaient survenus, sans conséquence en termes de rejets dans le réseau.
A la suite du rejet de 2012 lié entre autres à un sous-dimensionnement des cuves, le nombre actuel de cuves installées ne permettant de disposer d’aucune marge de manoeuvre, l'IGR s'est engagé à réaliser des travaux de mise en conformité ; les premiers travaux ont été lancés en 2013, ils s’achèveront début 2014 par l’installation d’une cinquième cuve d'entreposage des effluents liquides radioactifs.
L’ASN vérifiera que les engagements pris par l’établissement seront effectivement mis en œuvre.
En raison du caractère répétitif de cet évènement, l’ASN classe cet incident au niveau 1 de l’échelle INES des évènements relatifs à la radioprotection, qui en compte 8.
De nombreux événements significatifs de radioprotection concernant la gestion des effluents des services de médecine nucléaire ayant été déclarés à l’ASN ces dernières années, une lettre circulaire a été diffusée le 17 avril 2012 à l’ensemble des services de médecine nucléaire dressant les enseignements issus du retour d’expérience de ce type d’événements. L’ASN rappelle la nécessité d’anticiper ces situations de dysfonctionnement pour définir en amont les procédures d’intervention.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie