Arrêt pour maintenance et rechargement en combustible du réacteur n° 5

Publié le 13/12/2012

Le réacteur n° 5 de la centrale nucléaire de Gravelines a été arrêté pour maintenance et rechargement en combustible du 19 mai au 11 septembre 2012.

Cet arrêt avait notamment pour objectif le renouvellement d’une partie du combustible avant de démarrer un nouveau cycle de production. En outre, des activités de maintenance préventives et curatives, prévues ou non, ont été menées à bien. Les principaux chantiers réalisés ont été les suivants :

  • la réalisation de la requalification périodique (décennale) accompagnée de l’épreuve hydraulique des circuits secondaires principaux ;
  • le remplacement de 6 mécanismes de commande de grappes ;
  • la mise en œuvre des modifications permettant le passage de la gestion du combustible en Parité MOX[1]. Il s’agit par exemple de l’ajout de grappes de contrôle, de l’ajout d’un dispositif supplémentaire d’arrêt automatique ou de la modification de seuil dans le contrôle-commande. Pour mémoire, l’utilisation du combustible MOX dans le réacteur n° 5 a été autorisée par le décret n°2007-1558 du 2 novembre 2007 ;
  • le remplacement d’un réchauffeur haute pression du circuit secondaire, une première sur le parc nucléaire français.

L’ASN a procédé à trois journées d’inspection de chantiers inopinées. Les observations ont principalement porté sur des écarts en matière de collecte et de gestion des déchets issus des chantiers liés à l’arrêt du réacteur. Les inspecteurs ont constaté en la matière des écarts nombreux et répétés sur des problématiques en lien avec la maitrise du risque incendie et l’optimisation dosimétrique. Les inspecteurs ont également noté la présence d’écarts sur la rigueur dans le renseignement des documents sous assurance qualité, la vérification de la validité des appareils métrologiques ou encore le respect des mesures prévues dans des dossiers de modification ou d’adjonction d’équipements. Les inspecteurs ont de nouveau constaté des écarts déjà signalés et pour lesquels les actions correctives sont soit insuffisantes soit pas assez efficaces.

L’ASN a donc demandé à l’exploitant de mettre en œuvre les actions correctives, efficaces et pérennes, permettant d’éviter le renouvellement de ces écarts. Concernant la problématique de gestion des déchets, l’ASN a demandé à l’exploitant de réaliser un audit et d’en tirer les enseignements en matière de pertinence des pratiques et des référentiels, de formation des intervenants et de surveillance.

Durant cet arrêt de réacteur, sept évènements significatifs pour la sûreté ont été déclarés à l’ASN. Deux sont de niveau 0 sur l’échelle INES et sont consécutifs à un défaut d’organisation ayant conduit à un retard dans le traitement d’écarts de conformité sur le système CFI[2] et à un arrêt automatique du réacteur. Cinq événements sont de niveau 1 sur l’échelle INES :

Un événement significatif pour la radioprotection, de niveau 0 sur l’échelle INES, a également été déclaré. Il est consécutif à une absence de balisage lors d’un tir radiologique de contrôle sur un accès de l’espace annulaire du bâtiment réacteur.

Après examen des résultats des contrôles et des travaux effectués, l'Autorité de sûreté nucléaire a donné le 17 août 2012 son accord au redémarrage du réacteur n° 5 de la centrale nucléaire de Gravelines.


[1] Le combustible nucléaire dit MOX (pour Mélange d’OXyde de plutonium et d’OXyde d’uranium) permet de recycler une partie des matières nucléaires issues du traitement des combustibles à Uranium Naturel Enrichi (UNE) à l’issue de leur utilisation dans les réacteurs électronucléaires.

La gestion Parité-MOX permet le même taux de renouvellement des assemblages combustible à base de MOX que ceux à base d’oxyde d’uranium.

[2] Le système de filtration de l’eau brute (CFI) est situé en amont du système SEC, il filtre l’eau brute (eau de mer) à l’aide de tambours filtrants. L’eau est prélevée dans le canal d’amenée en communication avec l’avant-port de Dunkerque.

Circuit d’eau brute secourue (SEC) : ce circuit sert à refroidir un autre circuit, appelé circuit de refroidissement intermédiaire, qui assure le refroidissement des matériels importants pour la sûreté du réacteur. C’est un circuit dit "de sauvegarde" constitué de deux lignes redondantes, comportant chacune deux pompes et deux échangeurs. Il fonctionne en permanence, même lorsque le réacteur est à l’arrêt, afin d’assurer, entre autres, le refroidissement de la piscine de stockage du combustible.

Date de la dernière mise à jour : 17/01/2014

Dates de l'arrêt du réacteur

Date de l'arrêt : 18/05/2012

Date de redémarrage : 10/09/2012