Absence de qualification d’un procédé de soudage nécessaire au remplacement d’une pompe d'aspersion d'eau dans l'enceinte du réacteur

Publié le 28/12/2017

Centrale nucléaire de Penly Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 22 décembre 2017, l’exploitant de la centrale nucléaire de Penly a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté datant de novembre 2016, relatif à l’absence de qualification d’un procédé de soudage nécessaire au remplacement d’une pompe du système d'aspersion d'eau dans l'enceinte du réacteur 2 (système EAS).
Le système EAS participe à l’évacuation de la puissance résiduelle du cœur et au confinement des substances radioactives en cas d’accident, en pulvérisant de l'eau dans l'enceinte de confinement du réacteur afin d'en diminuer la pression et la température et de piéger l'iode radioactif.
Ce système possède deux voies redondantes, dites voie A et voie B, identiques et indépendantes. Une seule de ces deux voies suffit à remplir l'ensemble des fonctions de sûreté dévolues à ce système de sauvegarde.
La qualification du mode opératoire de soudage (QMOS) est une procédure servant à valider la réalisation d’une soudure. Elle doit être réalisée avant la remise en service de l’équipement. Le 27 septembre 2016, le réacteur 2 était à l’arrêt pour rechargement du combustible et maintenance. Dans le cadre du remplacement de la pompe de la voie A du système EAS, une portion de tuyauterie devait être soudée afin de raccorder le capteur de pression à la pompe. Le 14 octobre 2016, les opérations de soudage ont été réalisées sans QMOS. Le réacteur a redémarré le 11 novembre 2016. La conformité de l’opération de soudage a été analysée et validée a posteriori par EDF le 22 décembre 2016, après réception de la QMOS. Or, la QMOS était nécessaire à l’assurance du maintien de la qualification du matériel dès le 6 novembre 2016, en amont du redémarrage du réacteur.
Si la soudure s’était révélée non conforme, le bon fonctionnement de la voie A du système EAS n’était pas garanti en cas d’accident. La seconde voie du système EAS est cependant restée disponible pendant toute la durée de l’événement.
Cet écart a été détecté par l’ASN le 15 décembre 2017 lors d’une inspection menée sur le thème de la gestion des pièces de rechange.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations et l’environnement. Toutefois, l’exploitant ayant fait preuve d’un manque de culture de sûreté en décidant d’entamer les opérations de redémarrage du réacteur sans s’être assuré de la disponibilité effective de la pompe en voie A, l’événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie