Absence de suivi et non-respect des valeurs des dépressions de deux locaux du GANIL
Le 17 avril 2008, la direction du GANIL a déclaré à l'ASN que les dépressions de deux locaux situés en zone surveillée n'étaient pas suivies et ne respectaient pas les valeurs prescrites dans les règles générales d'exploitation. Cette déclaration fait suite au questionnement de l'ASN formulé à l'issue de l'inspection du 12 décembre 2007 au GANIL.
Une prescription technique du GANIL, applicable depuis la mise en service de SPIRAL (Système de Production d'Ions Radioactifs Accélérés en Ligne) en 2001, exige que les dépressions des locaux de SPIRAL soient maintenues aux valeurs fixées par les règles générales d'exploitation, afin de garantir la fonction de confinement des salles. Les prescriptions techniques et les règles générales d'exploitation sont des documents de sûreté approuvés par l'ASN.
L'équipement SPIRAL envoie un faisceau d'ions sur une cible afin de créer des ions radioactifs. A l'issue de l'impact du faisceau sur la cible, cette dernière, confinée dans un conteneur en plomb, est évacuée au moyen d'automates vers un local d'entreposage, via une galerie technique. La galerie technique n'est pas équipée de manomètre permettant un suivi régulier de la dépression. De plus, après vérification, il s'avère que cette dépression est inférieure à la valeur requise (-17 Pa par rapport à la pression atmosphérique, au lieu de -50 Pa).
D'autre part, les gaz produits au niveau de la cible sont pompés, puis entreposés dans des bouteilles afin de permettre leur décroissance radioactive. Les bouteilles en cours de remplissage sont installées dans une armoire ventilée et maintenue sous dépression. Or, cette armoire n'est pas équipée de manomètre et la valeur de la dépression n'est pas connue (la dépression fixée dans les règles générales d'exploitation est de – 100 Pa par rapport à la pression atmosphérique). Néanmoins, l'exploitant assure que l'armoire reste en dépression et que les bouteilles de collecte des gaz radioactifs permettent leur confinement.Une mise en cohérence des équipements de surveillance en regard des prescriptions va être engagée afin de compléter le suivi des dépressions.
Cet événement n'a pas eu d'impact sur le personnel, ni sur l'environnement. Toutefois, compte-tenu du non-respect de prescription technique et des règles générales d'exploitation depuis la mise en service de l'installation SPIRAL, soit 2001, l'ASN classe cet événement au niveau 1 de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires).
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie