Contamination à la tête d’un intervenant entraînant le dépassement du quart de la limite de dose individuelle annuelle réglementaire d’exposition pour la peau

Publié le 07/12/2020

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 24 novembre 2020, EDF a déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) un événement significatif pour la radioprotection relatif à la contamination corporelle externe d’un travailleur, survenue le 19 novembre 2020 lors d’une opération de remplacement de deux capteurs de niveau du système de traitement et de refroidissement des piscines sur le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Paluel. Cette contamination a entraîné le dépassement du quart de la limite de dose individuelle annuelle réglementaire d’exposition pour la peau du salarié concerné.

Afin de protéger les travailleurs des risques liés aux rayonnements ionisants, la réglementation prévoit que les installations nucléaires soient découpées en différentes zones, classées selon les conditions d’exposition radiologique et impose des règles d’accès particulières à chacune de ces zones. Ainsi, les zones dites « oranges » constituent des zones pour lesquelles le risque d’exposition est particulièrement élevé. En conséquence, l’accès à ces zones nécessite une analyse de risques préalable et le respect de règles strictes.

Le 19 novembre 2020, deux techniciens du service automatisme se sont vu confier la réalisation d’une activité de remplacement de deux capteurs de niveau du système de traitement et de refroidissement des piscines. A la suite des opérations de décontamination du local concerné, et afin de confirmer que celui-ci n’était plus classé en zone « orange », les intervenants ont sollicité le service prévention des risques, qui leur a alors confirmé que l’accès à ce local était possible. Les deux intervenants ont ensuite réalisé le remplacement des deux capteurs en accédant dans le local équipé d’une sur-tenue papier et de sur-chaussures, ces équipements étant en adéquation avec les conditions d’accès qui leur avaient été communiquées.

Lors de la sortie de zone contrôlée, les deux intervenants ont été détectés contaminés. Ils ont été pris en charge par le service médical d’EDF. Le premier intervenant présentait une légère trace de contamination interne inférieure au seuil de déclaration d’un évènement significatif. Le second intervenant a été détecté contaminé au niveau de la tête. Le médecin du travail a évalué la dose reçue à un niveau dépassant le quart de la limite de dose individuelle annuelle réglementaire au niveau de la peau, fixée à 500 mSv/cm², sans toutefois dépasser cette limite réglementaire.

Du fait du dépassement du quart de la limite réglementaire annuelle d’exposition pour un travailleur, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale de classement des événements nucléaires et radiologiques, qui en compte 7 par ordre de gravité).

Les premiers éléments recueillis par EDF ont mis en évidence que l’analyse de risque réalisée en amont de cette intervention était incomplète, et prévoyait une intervention sur le matériel concerné depuis l’extérieur du local. Les contrôles radiologiques réalisés en conséquence n’avaient donc pas pris en compte le risque de contamination. Les intervenants ont ainsi pénétré dans une zone « orange » sans en être informés et sans en avoir l’autorisation. EDF a depuis lors vérifié les conditions d’exposition radiologique et a adapté les conditions d’intervention dans le local. L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes profondes de cet évènement et aux actions correctives mises en œuvre pour éviter leur renouvellement.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie