Dégradation du confinement d’un silo renfermant des boues issues du traitement passé des effluents radioactifs de l’usine UP2-400 en démantèlement
Le 10 février 2020, Orano Cycle a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à la dégradation du confinement du silo 13 de l’atelier STE2[1] dans le cadre des opérations de renforcement de sa dalle, prévues pour supporter la future enceinte de reprise des boues qu’il contient[2].
Le silo 13 renferme des boues à reprendre et à conditionner conformément aux exigences de la décision de l’ASN du 9 décembre 2014[3] relative aux déchets anciens de l’établissement de La Hague. La dalle en béton participe au confinement des boues radioactives du silo 13 et son intégrité est requise en application des règles générales d’exploitation de l’atelier STE2.
Le 4 février 2020, trois intervenants d’une même entreprise extérieure procédaient à des opérations de percement de la dalle du silo sur une profondeur de 450 mm afin de permettre la mise en place d’aciers de renfort. Au cours de ces travaux, ils ont constaté dans la même phase d’intervention qu’ils avaient traversé la dalle d’une épaisseur de 550 mm à trois reprises. Ils ont alors immédiatement informé les responsables de chantier et le service de radioprotection. Le chantier a été arrêté, mis en sécurité et les trous incriminés rebouchés. Le percement total de la dalle a été confirmé par des investigations menées le 5 février 2020 par vidéo.
L’exploitant a contrôlé le bon fonctionnement du confinement dynamique pendant ces opérations, assuré par le maintien en dépression du silo 13. Ainsi, le confinement des substances radioactives a en permanence été assuré.
Cet événement n’a pas eu d’incidence sur le personnel, ni sur l’environnement. Cependant, à la demande de l’ASN, et en raison de la mauvaise évaluation du risque lors de la préparation des opérations de percement et d’une surveillance inadaptée de ces opérations par l’exploitant, celui-ci a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale de classement des évènements nucléaires et radiologiques qui en compte 7 par ordre de gravité).
Depuis la survenue de cet événement, le chantier a été arrêté et l’analyse des causes de l’événement est en cours. Les premières vérifications effectuées ne remettent en question ni l’épaisseur de la dalle, ni la cote de la profondeur de perçage à respecter. Afin de faire un point précis sur les circonstances et les causes profondes de cet événement, révélateur de défaillances de l’organisation d’Orano Cycle, l’ASN a procédé à une inspection portant sur cet événement le 5 mars 2020.
En savoir plus :
- Ancienne station de traitement des effluents de l’usine UP2-400 en démantèlement
- Les boues des silos 10 à 15 et du silo 17 de l’atelier STE2 font l’objet d’un projet de reprise et de conditionnement en cours de développement sur le site de La Hague
- Décision n°2014-DC-0472 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 9 décembre 2014 relative à la reprise et au conditionnement des déchets anciens dans les installations nucléaires de base n°33 (UP2-400), n°38 (STE2), n°47 (ELAN IIB), n°80 (HAO), n°116 (UP3-A), n°117 (UP2-800) et n°118 (STE3), exploitées par Areva NC dans l’établissement de La Hague (département de la Manche)
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie