Détection tardive de l’indisponibilité partielle du circuit de refroidissement intermédiaire du réacteur n°2

Le 23 mai 2013, l’exploitant de la centrale nucléaire de CIVAUX a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à un non respect du délai de repli du réacteur n°2 à la suite de l’indisponibilité partielle du circuit de refroidissement intermédiaire (RRI).

Le circuit de refroidissement intermédiaire (RRI) permet de refroidir, en fonctionnement normal comme en situation accidentelle, l’ensemble des matériels des systèmes auxiliaires et de sauvegarde du réacteur.

Il est composé de deux circuits (voies A et B) redondants comportant chacun deux échangeurs de chaleur, refroidis par l’eau de la rivière. Ainsi, même en cas de perte d’un circuit, l’autre est en mesure d’assurer à lui seul l’intégralité du refroidissement des systèmes auxiliaires et de sauvegarde du réacteur.

Le 22 mai, à l’issue d’une intervention de nettoyage sur l’un des échangeurs de la voie B, une fuite d’eau de rivière non contaminée due à l’inétanchéité d’un joint est apparue à la remise en service de l’appareil. Le refroidissement des systèmes auxiliaires et de sauvegarde du réacteur était assuré par la voie A. Après réparation, l’intervenant a oublié d’ouvrir toutes les vannes permettant la remise en service de l’échangeur défaillant. L’opérateur en charge du contrôle de bon fonctionnement n’a pas non plus décelé cette erreur. Le 23 mai à 4 h 00, le second échangeur de la voie B a lui aussi été mis hors service en vue de son nettoyage. A 17 h 00, après cette intervention, les essais de bon fonctionnement des deux échangeurs de la voie B se sont révélés être insatisfaisants. Après investigations, l’exploitant s’est rendu compte de l’erreur commise la veille. Les vannes laissées fermées par erreur ont été réouvertes, rendant à nouveau disponibles les deux échangeurs de la voie B. Pendant 13 heures, les deux échangeurs de la voie B sont restés simultanément indisponibles.

Or, en cas d’indisponibilité simultanée des deux échangeurs d’une même voie du circuit RRI, l’exploitant dispose d’une heure pour procéder au repli du réacteur, conformément aux spécifications techniques d’exploitation (STE). Cette prescription n’a donc pas été respectée.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation. Le refroidissement des matériels auxiliaires et de sauvegarde pouvait toujours être assuré par la voie A qui est restée disponible.

Toutefois, en raison de la détection tardive et du non-respect de la conduite à tenir en cas d'indisponibilité partielle du circuit de refroidissement intermédiaire (RRI), cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.