Écart de conformité ayant affecté les quatre groupes électrogènes principaux de secours
Le 13 septembre 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à un écart de conformité ayant affecté les quatre groupes électrogènes de secours principaux du réacteur EPR de Flamanville.
Le réacteur EPR de Flamanville est alimenté par deux sources électriques dites « externes ». Il est équipé par ailleurs de quatre groupes électrogènes principaux de secours à moteur diesel appelés « sources internes », destinés à alimenter en électricité les installations nécessaires à la sûreté en cas de perte des sources externes. Enfin, en cas de perte des sources électriques externes et internes , il est équipé de deux groupes électrogènes à moteur diesel dits « d’ultime secours », de puissance plus faible.
De conception, les groupes électrogènes principaux de l’EPR de Flamanville disposent de protections prioritaires, interdisant le démarrage ou le fonctionnement des groupes en toutes situations, et de protections non prioritaires, empêchant la réalisation des essais sur les groupes pour éviter une dégradation matérielle éventuelle, mais autorisant leur démarrage sur ordre du système de protection du réacteur. Ces protections sont pilotées via le contrôle-commande sur la base d’informations collectées sur les matériels.
Le 4 juin 2024, lors d’une opération d’exploitation, EDF a détecté que le fonctionnement des protections non prioritaires des groupes électrogènes principaux ne répondait pas à ce qui avait été prévu à la conception. En effet, dans le cas où une protection non prioritaire était activée, le groupe électrogène principal ne pouvait pas démarrer sur ordre du système de protection du réacteur et ce tant que la protection non prioritaire était présente. Par ailleurs, les chaînes de protection non prioritaires ne sont pas qualifiées au séisme et il est donc possible d’envisager l’activation intempestive d’une de ces chaînes en cas de séisme. Ainsi, en cas de séisme pouvant occasionner la perte des alimentations externes et l’activation de protections non prioritaires, cet écart aurait pu conduire à l’absence de démarrage automatique des quatre groupes électrogènes principaux.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, cet écart ayant affecté la capacité des quatre groupes électrogènes principaux à alimenter les installations nécessaires à la sûreté, notamment en cas de séisme, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Cet écart n’affectait que le démarrage automatique des groupes électrogènes principaux. Il n’affectait ni le démarrage automatique des groupes électrogènes d’ultime secours, ni la possibilité pour les équipes de conduite de démarrer manuellement depuis la salle de commande les groupes électrogènes principaux en situation de conduite incidentelle.
EDF a procédé à une modification du contrôle-commande des groupes électrogènes principaux avant la divergence du réacteur pour résorber cet écart de conception. L’exploitant doit désormais transmettre à l’ASN le retour d’expérience approfondi de cet évènement. L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes techniques et organisationnelles ayant entraîné cet écart et l’absence de détection de cette anomalie lors des essais réalisés sur les équipements.
Date de la dernière mise à jour : 20/09/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie