Non-respect d’une mesure compensatoire associée à une autorisation de l’ASN - Bugey 4 et 5
Le 15 avril 2015, l'exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à un non-respect d’une mesure compensatoire associée à une autorisation délivrée par l’ASN le 2 mars 2015. L’écart porte sur un défaut de réglage d’un capteur de débit d’air du circuit de ventilation du bâtiment des auxiliaires nucléaires commun aux réacteurs 4 et 5.
Sur les réacteurs à eau pressurisée du palier 900 MWe exploités par EDF, un bâtiment, dénommé bâtiment des auxiliaires nucléaires, relie chaque paire de réacteurs et abrite notamment des équipements nécessaires au fonctionnement des réacteurs ainsi qu’au traitement et conditionnement des effluents radioactifs issus de leur exploitation. Un circuit de ventilation parcourt ce bâtiment et assure son confinement vis-à-vis de l’extérieur, ainsi que les conditions d’ambiance pour le bon fonctionnement des équipements qu’il contient. L’air, aspiré depuis l’extérieur, est filtré puis évacué par une cheminée. Les spécifications techniques d’exploitation imposent qu’un débit minimal d’extraction d’air de ce circuit de ventilation soit maintenu en permanence.
Depuis plusieurs semaines, l’un des ventilateurs du circuit de ventilation du bâtiment des auxiliaires nucléaires des réacteurs n°4 et 5 connait épisodiquement des problèmes vibratoires pouvant altérer à terme son bon fonctionnement. EDF a déposé auprès de l’ASN une demande de modification des spécifications techniques d’exploitation afin de réaliser le remplacement de ce ventilateur : cette opération nécessite de baisser plusieurs fois le débit minimal d’extraction d’air de ce circuit de ventilation. Après instruction par l’ASN et son appui technique, l’ASN a donné une suite favorable à la demande formulée par la centrale nucléaire du Bugey moyennant le respect de plusieurs mesures compensatoires. L’une de ces mesures compensatoires porte sur la surveillance du débit d’extraction d’air. Un capteur de débit présent en permanence sur le circuit permet cette surveillance.
Or, pendant l’une des phases de remplacement du ventilateur, ce capteur de débit a été défaillant et a fourni une information erronée. Les agents chargés de cette surveillance n’ont pas identifié cette défaillance qui a duré 2h30. C’est l’analyse, réaliséea posteriori, du dossier de fin de travaux qui a permis d’identifier la défaillance du capteur qui trouve son origine dans un défaut de réglage.
Cet événement n’a pas donc pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation : en, effet, pendant toute la durée des travaux, un débit d’air suffisant dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires a été assuré par les deux autres circuits de ventilation.
Eu égard à la détection tardive du non-respect d’une mesure compensatoire associée à une autorisation de l’ASN, cet évènement significatif pour la sûreté a été classé au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie