Non-respect d’une mesure compensatoire liée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation
Le 31 juillet 2014, l'exploitant de la centrale nucléaire du Tricastin a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à un non-respect d’une mesure compensatoire liée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation du réacteur 3.
Cette modification des spécifications techniques d’exploitation visait à autoriser temporairement l’indisponibilité du système d’alimentation de secours des générateurs de vapeur (ASG) pour permettre la réalisation d’essais de requalification consécutifs à la mise en œuvre d’une modification matérielle visant à éliminer, sur le circuit ASG, les vibrations imputées aux diaphragmes limiteurs de débit.
Sur les réacteurs à eau pressurisée exploités par EDF, le circuit d'alimentation de secours des générateurs de vapeur fonctionne en cas de défaillance de l'alimentation normale. Il est également utilisé lors des phases de mise à l’arrêt et de démarrage du réacteur. Ce circuit est équipé de deux motopompes et d’une turbopompe. La turbopompe permet au circuit de fonctionner en cas de perte des alimentations électriques.
La modification matérielle visant à éliminer, sur le circuit ASG, les vibrations imputées aux diaphragmes limiteurs de débit est une modification nationale destinée à être mise en œuvre sur tous les réacteurs de 900 MWe exploités par EDF. Cette modification matérielle comporte un volet modifiant temporairement les spécifications techniques d’exploitation : cette modification, déclarée par EDF, a été approuvée par l’ASN moyennant la mise en œuvre de mesures compensatoires.
Lorsque ce dossier a été mis en œuvre sur le réacteur 3 de la centrale nucléaire du Tricastin, l’exploitant n’a pas respecté une des mesures compensatoires prévues par le dossier approuvé par l’ASN. Cette mesure demandait à ce que le réservoir d’eau du système ASG puisse être réalimenté par le système de distribution d'eau déminéralisée conditionnée (SER).
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.
Depuis 2012, d’autres cas de non-respect de mesures compensatoires associées à la mise en œuvre de cette modification ont été relevés sur la centrale nucléaire du Tricastin : l’événement déclaré par EDF le 31 juillet 2014 met en évidence que l’organisation de la centrale nucléaire du Tricastin n’a pas été rendue suffisamment robuste pour prendre en considération les écarts passés et en tirer un retour d’expérience approprié. En raison du non-respect d’une mesure compensatoire associée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation et de la répétition de lacunes dans l’organisation du site, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie