Non-respect des règles générales d'exploitation (RGE)

Le 1er octobre 2006, le réacteur n°1 est à l'arrêt. Deux capteurs de température du circuit primaire de ce réacteur sont rendus successivement indisponibles dans le cadre de la réparation des fuites apparues sur deux vannes de ce circuit. Cependant, la gestion de l'indisponibilité de ces capteurs n'a pas été réalisée conformément aux règles générales d'exploitation (RGE).

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l'Autorité de sûreté nucléaire. Elles définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l'installation.

Lors des opérations liées à la réparation de la fuite d'une de ces vannes du circuit primaire, un capteur de température entrant dans la logique de protection du coeur est rendu indisponible. Cette indisponibilité est identifiée, avec retard, par l'équipe de quart suivante. Le lendemain, la même indisponibilité est générée lors de la réparation d'une autre vanne du circuit primaire. Elle est également identifiée avec retard.

De plus, l'indisponibilité concomitante d'autres capteurs qui entrent dans les automatismes de mise en sécurité du coeur, pouvait conduire à un déclenchement intempestif de l'injection de sécurité si un autre aléa survenait. Ce circuit d'injection de sécurité est un circuit de sauvegarde qui permet, en cas d'accident, d'introduire dans le circuit primaire, de l'eau borée sous haute pression afin d'étouffer la réaction nucléaire et d'assurer le refroidissement du coeur. Or, le chef de l'équipe de conduite a fait un choix inadéquat dans la conduite du coeur. Il a baissé volontairement la température du circuit primaire afin d'inhiber l'injection de sécurité, se privant ainsi de la possibilité de mise en route de ce circuit de sauvegarde en cas d'aléa réel.

Au vu de la détection tardive et répétée de l'indisponibilité des capteurs de température et du choix du CNPE d'inhiber un circuit de sauvegarde, cet incident a été classé au niveau 1de l'échelle INESqui en compte 7.