Non-respect des spécifications techniques d’exploitation

Le 12 octobre 2011, le réacteur n° 5 est en fonctionnement. Au cours d’un essai périodique, une vanne a été constatée défaillante. L’équipe de conduite n’a pas identifié que cette défaillance rendait une partie du système de protection antidilution du réacteur inopérante et n’a donc pas mis en œuvre les mesures prévues dans les règles d’exploitation (fermeture de toutes les arrivées d’eau).

Sur les réacteurs à eau pressurisée, afin de permettre le contrôle de la réaction nucléaire, du bore est dissout dans l'eau du circuit primaire. Le bore est un corps ayant la propriété d'absorber les neutrons, ce qui permet, en fonction de sa concentration, de contrôler, voire d'arrêter la réaction nucléaire. Dans certaines conditions de fonctionnement fortement dégradées du réacteur, il existe un risque d'injecter dans le circuit primaire de l'eau pure, c'est-à-dire sans bore. Un système automatique, la protection antidilution, permet, dans ces circonstances d'assurer que seule de l'eau fortement borée est injectée.

Le 12 octobre 2011, à l’occasion d’un essai de bon fonctionnement sur le système de contrôle et de commande du réacteur n° 5, l’équipe de conduite a détecté la non fermeture d’une vanne qui participe à la protection antidilution. Ce système devait être déclaré inopérant jusqu’à la réparation du robinet. Pendant toute cette période, l’équipe de conduite auraient dû, en application des règles d’exploitation, fermer toutes les arrivées d’eau primaire pour se prémunir d’une diminution de la concentration en bore.

La vanne a été remplacée et requalifiée le 13 octobre 2011 et le système était à ce moment à nouveau opérationnel. A noter, que le système antidilution n’a pas été sollicité durant toute la période d’indisponibilité.

L’ASN ayant eu connaissance de la défaillance de cette vanne a demandé à EDF de s’interroger sur le fonctionnement du système antidilution dans ces conditions, ce qui a abouti à la déclaration de l’événement significatif.

Cet incident, qui n’a pas eu de conséquence sur le personnel et l’environnement, a été classé par l’exploitant au niveau 1 de l’échelle INES.