Non tenue au séisme majoré de sécurité d’une portion du circuit d'eau brute secourue du réacteur 2.
Le 17 février 2016, l'exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à une dégradation d’une tuyauterie du circuit d’eau brute secourue qui a obéré sa tenue au séisme majoré de sécurité1.
Sur la centrale nucléaire du Bugey, le circuit d’eau brute secourue sert à refroidir le circuit de refroidissement à l’arrêt utilisé pour évacuer la puissance résiduelle du cœur lorsque le réacteur est mis à l’arrêt. Ce circuit véhiculant de l’eau pompée dans le Rhône, il ne contient pas de radioactivité.
Entre les mois de juin et septembre 2015, EDF a détecté 4 fuites sur le circuit d’eau brute secourue du réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey qui ne présentaient pas d’enjeu vis-à-vis de l’environnement. Ces fuites correspondaient cependant à des dégradations du circuit pouvant éventuellement remettre en cause son bon fonctionnement en situation normale ou à la suite d’un séisme.
Trois fuites ont fait l’objet d’une réparation provisoire par des colliers d’étanchéité. EDF a considéré que la quatrième fuite nécessitait des analyses complémentaires.
Au mois d’octobre 2015, le processus de caractérisation n’étant toujours pas achevé, EDF a considéré que les fuites devaient être réparées et a procédé à ces réparations au début de l’année 2016.
Le 16 février 2016, les premiers résultats d’expertise des tuyauteries déposées ont montré que l’épaisseur résiduelle des tuyauteries ne leur permettait pas résister à un séisme du niveau du séisme majoré de sécurité. En cas de survenue d’un tel séisme, le réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Bugey aurait perdu le refroidissement apporté par le circuit d’eau brute secourue, rendant impossible l’évacuation de la puissance résiduelle par le circuit de refroidissement à l’arrêt. EDF aurait alors dû déployer des procédures plus complexes pour préserver le refroidissement du cœur du réacteur.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation.
Compte tenu des conséquences potentielles, EDF a classé cet évènement au niveau 1 de l’échelle INES.
1. Le dimensionnement des systèmes d’une centrale nucléaire implique la définition de deux niveaux de séisme de référence : le séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV), qui est supérieur à tous les séismes s’étant produits au voisinage de la centrale depuis mille ans, et le séisme majoré de sécurité (SMS), séisme hypothétique d’intensité encore supérieure. Les systèmes de la centrale dont la tenue au séisme est nécessaire sont dimensionnés à un niveau au moins égal au SMS.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie