Réacteur 1 Fonctionnement du réacteur avec une mauvaise représentation de sa puissance

Publié le 17/11/2003

Centrale nucléaire de Chinon B Réacteurs de 900 MWe - EDF

Après le redémarrage du réacteur 1 le 8 septembre 2003, à la suite de son arrêt pour visite décennale et rechargement en combustible, le réacteur a fonctionné avec une représentation erronée de sa puissance.

Le 30 septembre, lors d'un contrôle, le site détecte un écart entre la puissance réelle et la puissance théorique. Cet écart est dû à un mauvais calibrage des systèmes mécaniques de régulation de la puissance du réacteur. Conformément aux procédures, le site calibre à nouveau ces systèmes. Lors de cette opération, un seul des critères est réajusté. Les autres critères se retrouvent alors décalés par rapport à leur position attendue.

Ce décalage conduit à une sur-sollicitation des systèmes de régulation de la puissance, et par conséquent, à une baisse de la marge dont dispose le pilote du réacteur pour compenser une augmentation intempestive de puissance. En effet, ces systèmes, appelés grappes de commande, permettent de contrôler la réaction nucléaire dans le coeur du réacteur. Elles contiennent des matériaux absorbants les neutrons. Plus elles sont plongées dans le coeur du réacteur, plus elles étouffent la réaction nucléaire.

Il convient, en marche normale du réacteur, de maintenir certaines grappes suffisamment extraites selon un seuil fixé par les spécifications techniques, d'une part pour que leur insertion dans le coeur du réacteur puisse étouffer totalement la réaction nucléaire en cas d'urgence, d'autre part pour assurer une bonne répartition du flux de neutrons.

Le 15 octobre, l'écart est détecté lors de la préparation d'un essai de fonctionnement de ces grappes. L'analyse conclut à de nombreux dysfonctionnement dans les contrôles prévus dans l'activité de calibrage du 30 septembre, qui ont conduit à ne pas détecter l'écart plus tôt.

Le 16 octobre, les agents calibrent à nouveau les groupes de grappes de régulation de puissance.

Cet événement est déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire et classé au niveau 0 de l'échelle INES.

Le 19 octobre, un nouvel essai de fonctionnement des groupes gris est effectué.

Cet essai est réalisé à l'aide d'un logiciel qui fournit deux tableaux différents sur deux feuilles de même présentation. La confusion entre ces deux documents conduit alors les personnels à utiliser la mauvaise feuille. Le 22 octobre, le contrôle des résultats de l'essai permet de détecter l'écart et de calibrer à nouveau les groupes gris.

Cet événement, initialement classé par l'exploitant au niveau 0, a été reclassé, au niveau 1 de l'échelle INES pour manque de culture de sûreté et en raison de la succession des écarts constatés pour une même opération.

 

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie