Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor)

Projet ITER vue du ciel - avril 2022 ©Iter Organization
Projet ITER vue du ciel - avril 2022 ©Iter Organization

Le réacteur thermonucléaire expérimental international (International Thermonuclear Experimental Reactor – ITER) en cours de construction depuis 2010 sur le site de Cadarache (INB  174) et attenante aux installations du CEA sera un réacteur expérimental de fusion, dont l’objectif est la démonstration scientifique et technique de la maîtrise de l’énergie de fusion thermonucléaire obtenue par confinement magnétique d’un plasma de deutérium‑tritium, lors d’expériences de longue durée avec une puissance significative (puissance de 500 MW développée pendant 400 s).
Ce projet international bénéficie du soutien financier de la Chine, de la Corée du Sud, des États‑Unis, de l’Inde, du Japon, de la Russie et de l’Union européenne, qui fournissent en nature certains équipements du projet.

En bref

62

Lettres de suite d'inspection

2

Consultations du public

0

Avis d'incidents

14

Rêglementation

Projet ITER vue du ciel - avril 2022 ©Iter Organization
Projet ITER vue du ciel - avril 2022 ©Iter Organization

Les quantités importantes de tritium qui seront mises en jeu dans cette installation, le flux neutronique intense, ainsi que l’activation des matériaux qui en résulte constituent des enjeux particuliers du point de vue de la radioprotection et représenteront d’importants défis pour la gestion sûre des déchets pendant l’exploitation et lors du démantèlement de l’installation.

ITER Organization (IO) a annoncé en 2022 son intention de développer un nouveau « scénario de référence » pour le projet, et a précisé en 2023 les principales orientations de ce travail de redéfinition. Celles‑ci tiennent notamment compte de la difficulté pour l’exploitant à fournir une démonstration de sûreté aboutie pour l’ensemble du projet avec ses différentes phases alors même que du fait du caractère expérimental de l’installation, et de son ambition scientifique inédite, les connaissances techniques et scientifiques attendues de ses premières phases expérimentales sont nécessaires pour la préparation des suivantes. En particulier, le nouveau scénario de référence comporterait une planification modifiée des « phases plasma », avec une première phase, sans fusion, d’une portée technique accrue, tandis qu’un point d’arrêt spécifique serait prévu après la première phase expérimentale de fusion à puissance réduite, avant d’engager la dernière phase avec les niveaux de puissance prévus par les objectifs du projet. Plusieurs choix techniques devraient également être modifiés, avec par exemple le remplacement envisagé du béryllium par le tungstène comme matériau de revêtement de la première paroi de la chambre à vide. L’approche proposée par l’exploitant pour établir la démonstration de sûreté de son installation devrait être révisée en conséquence, avec en particulier une méthode « par étapes » correspondant aux phases successives de mise en service et d’exploitation.

L’ASN n’est pas opposée à la méthode envisagée en vue d’une démonstration de sûreté comportant plusieurs étapes. Cependant, l’ASN souligne que cette approche présente un risque industriel important, dans l’hypothèse où les choix techniques mis en œuvre et les connaissances acquises à un stade donné ne permettraient finalement pas à l’exploitant de démontrer la maîtrise des enjeux de sûreté et de radioprotection pour les étapes suivantes.

Lorsqu’IO aura achevé la redéfinition de son programme d’expérimentation et les évolutions de ses installations, l’ASN pourra redéfinir en conséquence le programme et la planification des instructions et effectuer l’analyse de l’impact des modifications envisagées.

Les travaux sur le site et la fabrication des équipements se sont poursuivis en 2023, hormis ceux concernant le tokamak, arrêtés du fait des écarts de construction des premiers secteurs de la chambre à vide, qui nécessitent des réparations avant leur mise en place puis leur assemblage, et de la problématique de corrosion sous contrainte des circuits de refroidissement des écrans thermiques, qui nécessite également la réparation ou le remplacement d’une partie des équipements concernés. Des actions correctives pour ces différentes problématiques sont en cours de définition. Le premier secteur mis en place en mai 2022 dans le puits du tokamak a été retiré en 2023, pour un retour sur l’un des outils d’assemblage des équipements des secteurs « SSAT » (Sub-sector Assembly Tooling) du hall d’assemblage. Ceci permettra de réaliser les opérations de réparation nécessaires. La chambre à vide constituant un équipement sous pression nucléaire (ESPN) et un élément important pour la protection (EIP), notamment au titre du confinement des substances radioactives, les procédures de réparation des secteurs, comme la qualification de ces procédés, feront l’objet de vérifications attentives par l’ASN.

La révision du planning, intégrant notamment l’évaluation de l’impact de la crise sanitaire et les délais de réparation des secteurs et écrans thermiques, devrait être transmise en 2024.

L’IO a transmis à l’ASN, en 2023, une nouvelle demande d’autorisation de prise d’eau et de rejets d’effluents non radioactifs, pour la phase de construction de l’installation, en cours d’instruction. Un premier dossier sur ce sujet avait été jugé non recevable en 2022.

Cinq inspections ont été réalisées sur le site en 2023, notamment sur la conception et la construction, ainsi que sur la surveillance des intervenants extérieurs. Ces inspections ont permis de vérifier par exemple la conception et l’installation d’éléments du système d’évacuation de pression de la chambre à vide « VVPSS » (Vacuum Vessel Pressure Suppression System), le suivi d’un événement significatif concernant l’utilisation d’un appareil de fluorescence X en dehors du cadre réglementaire défini pour l’utilisation de ce type d’équipement, la construction d’un pont reliant le bâtiment tokamak à l’usine cryogénique, la prise en compte des agressions pour le dimensionnement de bâtiments ou d’équipements, la fabrication de la chambre à vide et le traitement des non-conformités dimensionnelles, ou encore la mise en place des circuits de combustibles dans le bâtiment tokamak.

En savoir plus :

Les réacteurs

Un réacteur d’irradiation est utilisé principalement pour des irradiations de matériaux ou pour produire des radionucléides à des fins médicales ou industrielles. On appelle « irradiation » l’action d’exposer un organisme, un matériau ou un objet à des rayonnements ionisants. L’irradiation est en générale intentionnelle, dans le cas de la radiographie médicale par exemple, ou de la stérilisation (de certains aliments ou matériels médicaux).
Date de la dernière mise à jour : 17/05/2024